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La formation chez les Compagnons du Devoir
Bruno Aubry, directeur de la formation, et Ilan Logerot, formateur en menuiserie, nous racontent comment on enseigne et on apprend son métier au sein de l ’ association.
Quelles sont d ’ après vous les principales particularités de la formation chez les Compagnons du Devoir?
Bruno Aubry ( B. A.): Le premier facteur différenciant d ’ après moi et qui fait notre force tient au profil des formateurs. Pour la plupart, ce sont de jeunes Compagnons qui se sont engagés — on parle chez nous de « gâche » — pour un temps donné à transmettre leur savoir-faire. Ils sont non seulement assez proches, du fait de leur âge, des apprentis qu ’ ils forment, mais aussi très connectés au monde du travail: ils sortent de leur Tour de France et de l ’ entreprise, ils sont au fait des techniques et des réalités de leur métier. Il n ’ y a donc aucune place pour l ’ obsolescence ou la lassitude. Nos formateurs sont en mission et généralement très impliqués. Ilan Logerot ( I. L.): Il est vrai que nous ne sommes pas un organisme de formation comme un autre: les deux dimensions — compagnonnique et professionnelle — sont importantes. Pour ma part, j ’ étais très attiré par la mission de formateur. Dès la fin de mon Tour de France — qui a duré six ans — et juste après avoir été reçu Compagnon il y a deux ans à Rennes, j ’ ai eu l ’ opportunité de commencer très vite une mission
Bruno Aubry Directeur de la formation
Ilan Logerot Formateur en menuiserie de formateur à Marseille. Aujourd ’ hui, je forme des jeunes pour le CAP à L ’ Argentière-la-Bessée dans les Hautes-Alpes. Une fois ma gâche terminée, je compte retourner en entreprise pour continuer à me perfectionner dans mon métier: les entreprises avancent vite et je ne veux pas avoir de lacunes. Plus tard, j ’ aimerais revenir à nouveau à la formation. B. A.: La deuxième forte particularité de notre formation est liée, je crois, à la manière dont nous nous emparons de notre métier. Nous ne sommes pas seulement des techniciens, mais des hommes ou des femmes de métier et c ’ est ça que nous souhaitons transmettre. D ’ ailleurs, même si la formation initiale s ’ est fortement développée dans notre association depuis les années 1980, à la base notre mission est celle du perfectionnement — autrement dit, la formation de Compagnons. I. L.: J ’ ajouterai une dernière caractéristique concernant plus précisément notre enseignement: nous avons bien sûr un cadre de référence — c ’ est-à-dire que nous respectons le programme et les attendus du métier — mais beaucoup de liberté quant à la manière de transmettre les savoirs et savoir-faire. Je prends un exemple: mes élèves de CAP de première et
RAPPORT ANNUEL 2021