R Magazine, Ex-TeenArt_Issue 1_Authenticity Ap. 2014 | Page 39

La porte des initiés ne s’était pas refermée… Leurs pieds, sous les yeux de tous, martelaient le sol et écorchaient la terre rouge. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, point de poussière, le sol s’était tassé sur lui-même, n’osant pas les déranger. Aux yeux incultes, il n’y avait, là, que de drôles de gens, drôlement habillés et se mouvant de curieuses manières en ce vingt et unième siècle. Pourtant, nos drôles de gens, initiés aux danses rituelles, ne sont que messagers et porteurs d’hommages aux divinités noires bien trop longtemps oubliées. rédaction : Ayayi Senam D’Almeida mise en page : Blàcky Gyan crédit photos : http://www.festivaldesdivinitesnoires.info/ FES ALD D TIV ES IVINITESNO IRES les danses sacrées, rituelles, culturelles et chorégraphiées. Chacun de leur pas, chaque air fredonné semble être une quête des sources de l’histoire qui ont façonné les peuples d’Afrique noire, profondément animistes et attachés à leurs croyances ancestrales, toujours vivantes et manifestées à travers les cérémonies rituelles, les chants, les danses sobres, parfois, endiablées, le folklore, l’art… A demi-nus ou drapés des couleurs les plus vives, recouverts d’apparats des plus curieux, allant de la peinture corporelle aux bijoux les plus flamboyants ou les plus bruyants, des sociétés initiatiques et des groupes traditionnels se succèdent dans un effort de mémoire, de réhabilitation et de valorisation du patrimoine culturel africain. Les tabous levés, les initiés exposent Ces majestueux danseurs ont des gestes saccadés mais tendres. Ils racontent des histoires, célèbrent leurs divinités sous les regards crédules et curieux de l’assistance qui semble envoutée, perdue dans une rêverie rythmé par le son du nkonka et de l’ingungu* lorsqu’un hurlement se fait entendre. Nos drôles de gens s’arrêtent, tous, et d’un parfait ensemble, tournent la tête vers nous. Un silence pesant s’installe, ils nous regardent et nous ne pouvons que leur rendre leur regard sans oser respirer. Soudain un bruit insolite brise le silence. Quelqu’un applaudit, « chut il est fou… comment ose t-il ? », qu’on le fasse arrêter. Mais il persiste, pire, d’autres se joignent à lui ; puis, on se rappelle, oui, le spectacle est fini, oui, les danseurs Zulu viennent de finir leurs prestations. Enfin on se rappelle où l’on est, TEEN’ART Magazine - Roots