Pédagogie Urbaine dans les lieux communs MES ENSAB 2018 | Page 77
anciens locaux du cinéma Gaumont (déménagé en 2008). Comme dans
le cas du Parc des Fontaines, cet usage alternatif de l’espace commun
et le manque d’attraits visuels vis-à-vis des façades transparentes et
«accessibles », rendent le quai Nord moins attractif.
Dans l’extrémité Est du site, la lecture de l’espace est encore différente:
ici la Vilaine est perçue comme une limite empêchant l’usager d’avoir
une communication physique entre les quais, qui paraissent plus étroits
en raison de la présence du trafi c routier et du manque de surface pour
accueillir les piétons. Ce sentiment de pression est plus fort sur le quai
Dujardin où l’ancien bâtiment de la Faculté des Sciences de Rennes et
le bâtiment de l’Université Rennes 1 (Fig. 42) pèsent lourd avec leurs
façades opaques et leur monumentalité imposante sur l’étroit trottoir,
pourtant dédié à la circulation piétonne.
L’image est radicalement différente sur l’autre rive de la Vilaine :
en accueillant la première tour de Georges Maillols ainsi que d’autres
bâtiments du 19ème et du 20ème siècle, le quai de Richemond semble
plus poreux en laissant les regards traverser derrière la linéarité des
façades (Fig.44). Cette transparence obtenue grâce aux branches de la
Vilaine et au séquencement des bâtiments crée une certaine légèreté,
qui peut être renforcée par le changement des hauteurs de bâtiments,
créant une échelle de site presque contradictoire à ce que nous pouvons
observer sur le quai au Nord.
Du point de vue de l’accessibilité, l’image est similaire : les accès
principaux (comme ailleurs pour les autres tranches de l’axe Ouest/Est)
sont les extrémités Ouest et Est. Cependant, deux autres rues débouchent
sur le quai de Richemont, ce qui le rend plus fréquentable. Cette
polarisation sur le quai de Richemont des cheminements préférés des
usagers peut être également expliquée par la différence d’organisation
des rez-de-chaussée : même si les quais de Richemont et Dujardin (en
comparaison avec les quais Émile Zola et Châteaubriand) manquent
considérablement de commerces, le rythme et la composition des façades
de rez-de-chaussée restent plus agréables pour le regard de l’observateur
sur le quai Sud. Cependant, mises à part quelques vitrines qui peuvent
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