Pédagogie Urbaine dans les lieux communs MES ENSAB 2018 | Page 38
RENNES (FRANCE)
L
’histoire de la deuxième ville sujette à notre étude, est radicalement
différente. Contrairement à Erevan, Rennes était une centralité
principale de son territoire durant presque toute son histoire, entourée
de ses faubourgs dont les strates architecturales de toutes les époques
sont encore visibles aujourd’hui. La commune initialement gallo-romaine
connue sous le nom de Condate Riedonum, a été fondée sur une colline
à la confluence des deux rivières : l’Ille et la Vilaine. Avec une altitude
de 20 à 74 mètres, le site au sud de la rivière se constitue d’une vallée
marécageuse d’une largeur de 600m, où les branches de la Vilaine avec
ses nombreux ruisseaux insalubres, ont fortement marqué l’expansion de
la ville durant tout son développement en la divisant en deux.
En se partageant le pouvoir administratif de capitale du Duché
de Bretagne avec la ville de Nantes, Rennes a connu un important
développement économique et démographique à partir du 15ème siècle.
Afi n de protéger ses faubourgs de divers dangers y compris des brigands
de route, la cité de 9 hectares entourée d’une enceinte de murailles du
3ème siècle, s’est agrandie : en premier lieu vers l’Est en fondant la ville
Neuve, dont les murailles ont été construites entre les années 1421 et
1448 et ensuite entre les années 1449 et 1476, puis vers le sud pour créer
la ville Nouvelle. Cette dernière était dans la zone inondable du bourg, avec
une densité de bâtis sensiblement faible, et se constituait de quartiers
majoritairement pauvres. Nommée également la « ville basse », ce site
«quoique intramuros le domaine par excellence des plus modestes» 20
est resté sans changements notables jusqu’aux premières intentions
d’aménagement urbain datant de 1721 : après le grand incendie.
Avec l’installation du Parlement de Bretagne en 1561, la ville de Rennes
est devenue une ville parlementaire où les faubourgs ruraux servaient
principalement aux besoins alimentaires de l’élite. Durant les deux siècles
suivants, le paysan rennais ne possédait très souvent pas de terrain, ce
qui sera encore le cas dans les années qui ont suivi l’incendie. Cependant,
20
AUBERT Gauthier, « de la ville médiévale à la ville des Lumières » in Gauthier Aubert, Alain
Croix, Michel Denis et al. Histoire de Rennes, Apogée, PUR, Rennes, 2006, p. 91
38