Pédagogie Urbaine dans les lieux communs MES ENSAB 2018 | Page 35
L’indépendance : un but ou un processus ?
La déclaration d’indépendance dans un pays victime d’un terrible
tremblement de terre dont les conséquences sont encore présentes
aujourd’hui, à quoi il faut ajouter une atmosphère de guerre 19 et des
années de pénurie d’électricité (la station nucléaire a été arrêtée après le
tremblement de terre de 1988 puis redémarrée en 1995) n’a pu qu’entraîner
un arrêt du développement urbain.
Le « Erevan » postsoviétique au début des années 1990 a connu une
diminution considérable des surfaces arborées, ce qui a simultanément
encore aggravé la condition de la ville avec la crise écologique, où l’usine
Naïrït de caoutchouc a été rouverte afi n de baisser le chômage. En ayant
perdu presque tous ses types possibles de revenus, la population de la
ville s’est mise à marchander, en s’organisant dans les rues autour de
marchés improvisés de type oriental.
Cependant, grâce à la consolidation de la diaspora arménienne dans
le monde entier, certains programmes urbains ont pu débuter vers la fi n
des années 1990. De grands changements ont commencé par l’opération
« Avenue du Nord » (Fig. 15): un projet dont l’auteur se disait d’être
parti des « rêves » d’Alexandre Tamanian pour légitimer sa proposition;
l’avenue pensée par Tamanian, reliant les deux grandes places sur le
plan d’urbanisme de 1934 portait une idée symbolique de la liaison les
centres du pouvoir et de la culture, s’est transformée en une opération
purement fi nancière où la construction des bâtiments de 7-8 étages a été
accompagnée des confi scations massives de terrains déclarés comme
Intérêt public exceptionnel.
La construction de bâtiments élevés dans les cours des îlots résidentiels
accompagnée par la démolition des strates historiques du 19ème et du
début de 20ème siècle et de la construction sur les espaces verts publics,
ont modifi é amplement l’image d’Erevan en supprimant la quasi-totalité de
la mémoire urbaine pré-soviétique.
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Rappelons encore à juste titre que depuis 1990 l’armée arménienne affronte les troupes de
l’Azerbaïdjan sur les territoires de Haut-Karabagh
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