Pédagogie Urbaine dans les lieux communs MES ENSAB 2018 | Page 22

de Moscou, en réunissant les trois républiques socialistes avoisinantes sous la capitale Tbilissi. Cette période de soviétisation jusqu’au début des années 1990 a profondément marqué l’architecture et l’urbanisme d’Erevan, car ce fut le moment de la véritable création de son entité de « ville » et de son identité moderne ; une identité dont l’existence sera remise en cause après l’indépendance de la 3e République démocratique d’Arménie proclamée à la suite du référendum du 21 septembre 1991, ce qui a donné à Erevan «un statut véritable de capitale, jusque-là jamais expérimenté de façon durable» 9 dans un contexte politico-économique tendu, autour de pratiques hasardeuses de la gestion de la ville, des points de vues urbanistique, architectural et écologique. D’un village à une capitale millionnaire D’un point de vue urbanistique, Erevan est une superposition de strates historiques dont les traces sont, soit très souvent invisibles, soit supprimées par les facteurs naturels ou anthropogènes. Néanmoins, nous pouvons relever deux grandes périodes dans cette métamorphose de la ville en donnant le début des travaux d’Alexandre Tamanian en 1919 comme moment de « fracture ». Du début du Moyen Âge jusqu’au 19ème siècle, en tant que village oriental, Erevan avait une composition rurale. Les strates de la période persane étaient composées de maisons et des chalets dispersés irrégulièrement sur le site du « village ». Il s’agissait de constructions soit en brique qui ne dépassaient pas les deux étages, soit d’habitations semi- enterrées, toutes deux accompagnées de leurs parcelles de potager. L’occidentalisation de la ville a commencé par l’occupation de l’empire russe, à partir de l’année 1828. Cette transformation est bien visible sur le plan d’Erevan réalisé par V. Ja. Megrabov durant les années 1906-1911 9 COPEAUX ETIENNE, « Quelques réflexions sur les représentations arméniennes de l’histoire», in Hérodote, 74/75, 3e-4e trimestre 1994, p. 220 22