Puissance et sécurité à l'épreuve des conflits du Proche-Orient. IHEDN_AR-18_C79_2015-2016_Sécurité et puissance | Page 45
Annexe 9 : Djihadisme et terrorisme
A) le Djihad et les Djihadistes : Les définir pour mieux cerner la menace, ses origines et les
contours d’une réalité nouvelle en France.
Il nous faut donner quelques définitions proposées par les historiens ou spécialistes de la question
afin de mieux cerner la menace Djihadiste.
a) le Djihad : Mourre Encyclopédie universelle d’histoire P.1687. « Mot arabe désignant « le
combat dans la voie de Dieu, communément traduit par « guerre sainte ». Cette notion recouvre
deux réalités. Au niveau individuel, elle désigne « un effort de combat intérieur » auquel doit
s’astreindre tout musulman contre ses passions et ses intérêts égoïstes afin de vivre en conformité
avec la voie de Dieu et faire triompher la loi de Dieu dans le domaine temporel. Au niveau collectif
elle fut d’abord conçue comme un concept défensif s’appliquant en cas de péril menaçant la
communauté des croyants musulmans plutôt qu’en tant que concept offensif de conquête de
territoires sur les non croyants […] ». A l’article « Gaza » auquel fait référence la définition
précédente, l’ auteur précise ( Page 2379) «[…] Outre les frères musulmans d’autres organisations
islamistes s’implantèrent fortement dans la région, elles recoururent à la violence comme le Hamas
et le Djihad islamique afin de faire avorter la processus de paix israélo-palestinien entamé en
septembre 1993[…] »
b) Le Djihad : « les collections de l’histoire N°69 / lexique » : « effort, Lutte en Arabe. Après les 5
obligations personnelles du croyant (Profession de Foi, prières, jeûne aumône et pèlerinage). La
guerre légale est la première obligation collective de la communauté. En principe, l’état islamique
est constamment en guerre contre le monde des incroyants auquel il ne peut accorder que des trêves
temporaires. »
c ) Le Djihad : Gabriel Martinez – Gros, professeur d’histoire médiévale du monde Musulman à
l’Université Paris-Ouest- Nanterre-la Défense, L’Histoire n°419 Janvier 2016, P.15 : «[…] tel que le
définissent les juristes abbassides au IX ème siècle le Djihad est l’autorisation donnée par le droit
musulman à l’ Empire Islamique de faire la guerre, offensive et défensive contre les barbares
infidèles( Kuffar) extérieurs à l’ Empire. Autorisation ou plutôt obligation : la guerre est le premier
et constant devoir de l’état ; Dans ce combat sacré, les musulmans ont tous les droits. Dans
l’ensemble les grands empires islamiques, Abbâssides, Ottoman, Moghol ont respecté jusqu’à la fin
du XVIII ème siècle leur devoir de Djihad soit en entretenant la guerre à leurs frontières, soit en
réprimant les insurrections de leurs sujets fidèles soit en combattant l’hérétique Chiite. […] »
La lecture de son article « Daesh, dans le texte » (L’Histoire n°419 Janvier 2016) renseigne sur
l’univers mental et l’idéologie des Djihadistes : « […] car si la guerre sacrée se donne des cibles,
son but premier est d’assurer le jardin paradisiaque à ses martyrs. C’est pourquoi cette guerre, qui
n’a d’autre but, est éternelle. Les infidèles n’existent que pour permettre le Djihad et le martyre.
[…] » Maurice Sartre (spécialiste de la Syrie antique) (L’Histoire n°419 Janvier 2016). « […] car le
pays occidental [La France] qui fournit le plus fort contingent au Djihad Syrien doit maintenant
affronter le Djihad sur son sol, « prodrome à la guerre civile en Europe » que les écrits d’Al Suri
appelle de ses vœux et ce ne sont pas les incantations des principes laïques en quête de voix qui lui
feront barrage surtout lorsque ces principes sont invoqués par l’extrême droite […] » Force est de
constater que le mot « guerre » revient souvent .
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