Puissance et sécurité à l'épreuve des conflits du Proche-Orient. IHEDN_AR-18_C79_2015-2016_Sécurité et puissance | Page 40

Annexe 8 : Contexte historique du terrorisme « Le terrorisme est un ensemble d'actes de violence commis par une organisation pour créer un climat d'insécurité ou renverser le gouvernement établi. », selon le Petit Larousse en couleur (1980). A) les origines multiformes du Terrorisme Rappel : Les origines du terrorisme sont identifiés dans l’histoire des l’Antiquité avec le tyrannicide (le meurtre du tyran) puis dans le Moyen Age oriental avec les meurtres commis par les assassins (secte chiites ismaélienne des XI-XII èmes siècles) qui utilisaient les « attentats ciblés » contre ceux qu’ils jugeaient indignes d’incarner la Foi qu’ils étaient censés représenter. Selon les deux exemples précités, il semble bien que les premiers ressorts du terrorisme aient été la volonté de justice dans le premier cas et la recherche de la pureté idéologique dans le second (Gérard Chaliand, dictionnaire de la stratégie militaire). Ces deux exemples sont marquants car ils révèlent une « trame de fond » idéologique qui tout au long des siècles va structurer l’acte terroriste. C’est surtout la forme qui va évoluer. Jusque là « extraordinaire», cette pratique terroriste va devenir au cours des siècles « centrale / systématique» au point de disposer de l’avenir de société entière. En effet la notion de « terreur » appliquée de manière rationnelle dans le but de servir un projet politique ou social est relativement contemporaine : elle trouve son origine dans la Révolution Française ,plus précisément dans la « Terreur » exercée par l’ état ( ici les Montagnards , le comité de salut public et en particulier la figure de M. de Robespierre) au nom de la défense de la « souveraineté du peuple » de Septembre 1793 à Juillet 1794 : « […] Le terme terreur trouve son origine dans la révolution française au sens de la « terreur » exercée par l’État. Le siècle des lumières débouche sur l’idée de souveraineté populaire c’est donc au nom de celle-ci […] que se justifie la terreur d’état […]» G. Chaliand Cette « terreur » s’est incarnée dans un corpus de loi (« la loi sur le suspects ») dans la caractérisation d’un « ennemi de la nation » qu’il soit « de l’intérieur » comme de « l’extérieur » mais aussi dans la définition d’un « bon citoyen » par le biais de la délivrance par les autorités d’un « certificat de civisme » : La France inaugure ainsi un « terrorisme d’état » lourd de conséquences pour le futur car il légalise le recours à la violence au nom d’un idéal supérieur et ce qui n’était jusqu’alors qu’un moyen « extraordinaire » devient un « modus operandi » utilisé pour faire advenir un ordre social et politique nouveau. Cette référence à l’exemple Français va inspirer de nombreux groupes et partis dans l’Europe des XIX ème et début du XX ème siècle. Après avoir été une « pratique d’État » il devient logiquement une pratique de « contre État ». Dans l’Europe de la « sainte Alliance » farouchement réactionnaire et dédiée à l’éradication de l’héritage révolutionnaire français, de nombreux mouvements ne vont pas hésiter à recourir à la violence terroriste pour mettre à bas ce « nouvel ordre –ancien » qui bride les aspirations nationales et politiques de nombreux peuples Européens incarnées dans ce nouveau « droit des peuples à disposer d’eux même ». Là se trouve résumé le socle idéologique (National et Politique) qui va inspirer de nombreux groupes terroristes européens tout au long du XIX ème siècle jusqu’ à l’aube de la première guerre mondiale et même au-delà. Le groupe terroriste se définit alors par un corpus idéologique qu’il veut promouvoir/ imposer et par une « technique » censée lui permettre de « gagner le terrain » soit en essayant de toucher le plus grand nombre soit en s’attaquant aux personnes, symboles du pouvoir établi (ou les deux à la fois). Chaque groupe, en s’adaptant aux buts qu’il se donne et à la situation du pays dans lequel il entend 40