Puissance et sécurité à l'épreuve des conflits du Proche-Orient. IHEDN_AR-18_C79_2015-2016_Sécurité et puissance | Page 39

accès où qu’ils ne peuvent pas utiliser facilement (agilité de mouvement et rapidité de décision car l’autorité civile et militaire sont combinées). Il frappe n’importe qui, de toutes parts, sans signe annonciateur, au gré de ses objectifs stratégiques ou tactiques. Après la phase initiale de chaos incontrôlé, la guerre devient rapidement évolutive aux modes d’action changeants. Les sources de financement sont diversifiées donc fiables et pérennes. La propagande est bien rodée et efficace. La pratique systématique du terrorisme-suicide 72 des non- cadres (surplus de volontaires fanatisés dont des femmes et des enfants) est facile à utiliser. Les États démocratiques ( ceux d’Europe en particulier dans la mesure où ils s’exposent à ces menaces transnationales en s’engageant militairement) ont donc l’obligation de bien connaître leur ennemi comme de bien se connaître. Ils doivent pouvoir disposer d’un outil de combat très flexible, capable de s’adapter rapidement à toutes les situations et à tous les types de conflit possibles (moyens conventionnels multi-rôles). Pour sauvegarder la paix, leur économie (cette guerre coûte plus cher que des opérations conventionnelles), leur sécurité, leur culture et leurs valeurs humaines fondamentales, ils doivent nécessairement intégrer dans leur politique l’affrontement du terrorisme là où il est le plus vulnérable, en privilégiant leurs domaines d’excellence comme le contrôle des flux financiers ; l’interception de données d’information sur les services et réseaux de communication notamment ; la projection de puissance et le surclassement par la rapidité d’action et de réaction, sans oublier l’éducation de la jeunesse, substrat des valeurs démocratiques et antidote de l’ignorance, de l’obscurantisme et de toute idéologie totalitaire et sectaire. Nous le savons, à l’instar de chaque être humain, le besoin primordial de chaque État, est la sécurité. Il en va de sa puissance économique et financière, de sa puissance politique et in fine de sa puissance vitale. 72 Le terrorisme-suicide reparaît au Liban en 1981 avec la mouvance chiite du Hezbollah. 39