Puissance et sécurité à l'épreuve des conflits du Proche-Orient. IHEDN_AR-18_C79_2015-2016_Sécurité et puissance | Page 47

C) Une nouvelle définition du terrorisme semble nécessaire… Le Petit Robert des années 80 ne suffit plus face à cette « nouvelle donne » Voici des pistes élaborées par des experts pour mieux cerner l’enjeu terroriste ainsi que des recommandations juridiques, des tentatives de rationaliser la menace afin d’y apporter des solutions de tous genre mais s’appuyant sur le droit : Source : 1) OCDE : il faut dès lors comparer ce qui a été élaboré par les juristes pour voir combien la « nouvelle et récente définition » mise au point par les autorités de l’ OCDE , de L’UE ( ou de l’ONU) prend en compte l’étendue et la complexité de la menace. Au niveau européen, le mot « terrorisme » n’a fait que récemment son apparition dans la législation, avec la Convention européenne pour la répression du terrorisme de 1979, qui a été le premier instrument international à traiter du terrorisme de manière générale. Si elle contient une liste d’actes terroristes, elle ne donne pas de définition positive du terrorisme. En 1999, le Conseil de l’Europe a donné, dans sa Recommandation 1426, cette définition du terrorisme : « Tout délit commis par des individus ou des groupes recourant à la violence ou menaçant de l’utiliser contre un pays, ses institutions, sa population générale ou des individus concrets, qui, motivé par des aspirations séparatistes, par des conceptions idéologiques extrémistes ou par le fanatisme ou inspiré par des mobiles irrationnels ou subjectifs, vise à soumettre les pouvoirs publics, certains individus ou groupes de la société ou d’une façon générale l’opinion publique à un climat de peur ». Une initiative plus récente en matière de définition du terrorisme est celle de la Commission des Communautés européennes, qui a présenté le 19 septembre 2001 une proposition de Décision-cadre relative à la lutte contre le terrorisme [COM(2001)521 final]. Dans ce document, le terrorisme est défini comme des « infractions définies par [le] droit national [de chaque État membre] commises intentionnellement par un individu ou un groupe contre un ou plusieurs pays, leurs i nstitutions ou leur population, et visant à les menacer et à porter gravement atteinte ou détruire les s tructures politiques, économiques ou sociales de ce pays ». L’article 3 de cette proposition contient par ailleurs une longue liste d’infractions terroristes qui, d’après l’exposé des motifs de la Commission, « pourrait couvrir des actes de violence urbaine, par exemple ». Au terme de ce processus de consultation, il est apparu qu’une définition du terrorisme pouvait inclure les éléments suivants :  Les moyens utilisés et les effets :Le terrorisme se manifeste par un acte pouvant inclure mais non limité à l’usage de la force ou de la violence, portant gravement atteinte à la vie humaine ou à des biens matériels ou immatériels, ou une menace d’acte de cette nature susceptible de donner lieu à de graves dommages.  L’intention :Un acte terroriste est commis ou menace d’être commis :-- avec l’intention d’influencer ou de déstabiliser un gouvernement ou un organe public et/ou de susciter la crainte et l’insécurité dans tout ou partie de la population à l’appui d’un objectif politique, religieux, ethnique, idéologique ou d’ordre similaire. Source « War on terrorism » [….]  « Le terrorisme (si tant est, au final, qu'un tel animal existe) suppose une casuistique. Le terroriste veut justifier en conscience, en droit, une violence que son adversaire tente de criminaliser et de rabaisser.  Le terrorisme a une rhétorique, qui tente de convaincre et son adversaire (qu’il a perdu, que sa cause est injuste...) et son propre camp (de son identité, que la victoire est proche, qu’il faut être unis…). Elle a un contenu que l’autre doit réfuter comme mensonger.  Le terrorisme s’apparente parfois à un ésotérisme, voire au comportement des sectes, puisqu’il vit du secret. Ses ennemis, eux, prétendent toujours le «démasquer».  Le terrorisme a une topologie: celle des réseaux. Ils dépendent à la fois de leur capacité de fonctionner malgré les tentatives d’interruption, et d’un environnement favorable (un sanctuaire par 47