PrimeTime Magazine PrimeTime Summer 2018 | Page 13

Après 30 ans de photographie, Maurice Henri tourne son regard vers l’avenir Margaret Patricia Eaton Maurice Henri se livre à la réflexion. « Trente années à faire de la photographie, c’est y consacrer beaucoup de temps; mais je le fais par pur plaisir parce que ce qui était un passe- temps a évolué en mon métier, se rappelle-t-il. J’avais presque 30 ans à l’époque, et tout le monde me disait “Tu ne peux pas gagner ta vie à faire ce boulot-là”, et tout d’un coup, 30 années se sont écoulées. » Après tant d’années, nombreux sont ceux qui songeraient à la retraite. Mais pas Maurice Henri. Pour cet homme, le temps passé à faire de la photographie en studio ou de la photographie commerciale était une bonne occasion de se perfectionner. « Pour être compétent, il faut y travailler tous les jours, dit-il, mais la photographie artistique et mon travail humanitaire, l’union de l’art et du ressourcement thérapeutique, ça, ce sont mes passions. Tant que je pourrai travailler, jamais je ne renoncerai au programme Cameras for Healing (la photographie pour guérir), j’en suis sûr. C’est gratifiant et enrichissant d’aider son prochain tout en faisant ce qu’on aime, et moi j’adore la photographie. » Monsieur Henri compte profiter de techniques modernes et de nouvelles perspectives pour changer l’orientation de Cameras for Healing et viser les aînés, mais il révèle que le tournant de sa carrière est survenu lorsqu’il a rencontré le photographe, Freeman Patterson. « Je me cons idère chanceux d’avoir fait sa connaissance; il est le gourou non seulement de la photographie artistique, mais aussi de la psychologie sous-jacente. En 2004, il m’a choisi, moi et douze photographes de partout en Amérique du Nord, pour l’accompagner pendant son voyage de deux semaines en Afrique. Quelle expérience profonde et édifiante de communier avec la nature et d’apprécier sa beauté! » Maurice Henri est resté deux semaines de plus que prévu, deux semaines, qui ont changé sa vie. En effet, il a loué une camionnette pour en Grandmother’s Embrace (un câlin de grand- découvrir davantage maman), dans laquelle figure Sandoui, la fillette mentionnée dans l’article. Afrique du Sud, 2005. sur le continent Gracieuseté de MAURICE HENRI noir, mais il a plutôt découvert les programme Cameras for Africains. « Je suis photographe Healing, mais c’est ce qui portraitiste. Je souhaitais me s’est produit. » promener dans les villages pour Il y est retourné 28 fois, a aidé observer les gens et j’ai vu la à bâtir des écoles, y compris souffrance et la famine, et ça une dans le village où enseigne m’a touché. » Sandoui aujourd’hui, et a lancé Il se souvient d’une femme de Cameras for Healing ailleurs dans 87 ans qui élevait 18 orphelins et le but d’aider d’anciens enfants d’une fillette de 8 ans, Sandoui, soldats et des orphelins du sida. « qui m’a dit que si elle pouvait Les participants au programme aller à l’école, elle apprendrait à reçoivent de nouveaux appareils lire et à écrire, et quand elle serait photo et apprennent à les utiliser. grande, elle prendrait soin de son On les encourage à parler de leurs peuple. Je suis tombé amoureux de émotions quand ils présentent ces gens-là. Je n’ai pas été là-bas leurs photos; ils gagnent ainsi avec l’intention de faire bâtir des en assurance et leur estime de écoles ni d’y mettre sur pied un SUITE À PAGE 15... SUMMER/ÉTÉ 2018 PrimeTime 13