PrimeTime Magazine Fall 2019 | Page 8

Un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale réfléchit sur les effets tragiques de la guerre. Margaret Patricia Eaton “I turned 18 on the ninth of « J’ai eu 18 ans le 9 février 1942 et le 11, je me suis enrôlé », explique Russell Kay, se rappelant que « la vie était monotone » sur la ferme de River Glade et que « la guerre semblait une occasion de partir à l’aventure. La plupart des jeunes hommes se sont enrôlés et sont partis ». Nous sommes assis dans l’appartement de l’ancien combattant à Riverview, et il revient sur l’invasion de la Normandie le 6 juin 1944 et sur son retour cette année, 75 ans après le Jour J, aux 10 km de côte française du nom de code Juno Beach. Il a d’abord suivi une formation à Fredericton et à Petawawa, fait un bref séjour à Debert, poursuivi sa formation au camp Borden, Gene J. Devereux Barrister, Solicitor, Notary Wills • Powers of Attorney • Probate Vast experience at making difficult things as simple as possible for every client. No fee for initial consultation at my office. House/ nursing home/hospital calls available. 8 83 Church Street Moncton, NB E1C 4Z4 Phone: 506-857-2900 Fax: 506-383-4814 [email protected] PrimeTime FALL/AUTOMNE 2019 Russell Kaye s’est enrôlé dans les forces armées canadiennes le 11 février 1942, soit deux jours après son 18e anniversaire. PHOTO : fournie par Chris Kaye, fils de Russel ici aujourd’hui. « L’adrénaline et la formation nous poussent à agir; elles nous motivent. Je ne me souviens à peu près de rien du débarquement. Tout ce que je sais, c’est que j’y étais. J’imagine que j’ai le don d’effacer ces événements de ma mémoire. Je n’y ai pas pensé souvent après coup. « Nous avons avancé assez rapidement la première journée et puis nous avons rencontré une résistance, et laissez-moi vous dire que ce n’était pas tout rose. Pourtant, lentement mais sûrement les forces alliées – les Britanniques à notre gauche, les Américains à notre droite, des forces françaises y étaient aussi – ont gagné du terrain. Notre objectif était d’atteindre Caen, mais le trajet a pris plus de temps que prévu.” » L’ancien combattant interrompt son récit. Il déplie une carte; indique le point de départ à Portsmouth, en Angleterre, et Juno Beach, où a en Angleterre, où il a été nommé artilleur dans le 12e Régiment d’artillerie de campagne, « et la prochaine chose que j’ai sue, je traversais la Manche à bord d’un bateau. Nous avions déjà fait des exercices, mais à mi-chemin cette fois-là l’officier responsable a dit : “ On y va pour de vrai.” « Et nous étions bientôt sur les côtes de la France à bord des chalands de chars de combat, nos pièces d’artillerie montées sur un châssis de char, et il fallait débarquer sur la plage. Nous avons réussi à aligner nos 24 pièces sous le tir des Allemands et nous avons riposté à partir des chalands. « N’importe quel témoin aurait dit que c’était le chaos, mais en fait, c’était un chaos méthodique, et notre stratégie a fonctionné. C’est ce que nous espérions, mais nous ne savions pas ce qui allait se passer. Le 6 juin dernier, Russell Kaye, artilleur du 12e On fait tout simplement de son Régiment d’artillerie de campagne, est retourné à mieux. Je me compte chanceux. Juno Beach en Normandie pour la première fois Si j’avais fait un pas à droite ou à depuis le Jour J, il y a 75 ans. gauche, je ne serais peut-être pas PHOTO : fournie par Chris Kaye, fils de Russel