Portfolio - Louis Robert Robert Louis - PFE livret / Final project booklet | Page 19

De la reconversion d’une halle industrielle Un bâti existant singulier Au milieu du XIXème siècle, les halles industrielles du parc de la Villette répondent à la volonté politique de regrouper les différents abattoirs de Paris en un seul, ainsi que le marché aux bestiaux créé en 1859. En 1959, face à la grande vétusté des locaux, de grands travaux de construction sont entrepris. Moins de vingt ans plus tard, en 1974, la cité de la viande ferme définitivement. La Halle aux Cuirs est construite, en 1962, sous la direction de l’architecte Jean Sémichon associé à Sege Walrand et Maurice Fournier. Ce bâtiment est destiné à traiter la production des cuirs et traiter les sous-produits d’abattoir. La halle aux cuirs est un bâtiment à l’échelle de sa fonction initiale. Sa surface est de 15 230 m², la capacité portante de ses planchers est 1T/ m² sous les voûtes et à RDC, puis de 500kg / m² dans la trame centrale. Le système de poutres précontraintes donne une légère pente au plancher afin d’assurer l’écoulement des eaux dues au travail des peaux. Le bâtiment offre au rez-de-chaussée une hauteur de 6,45 m sous plafond (5,0 m sous poutre), surplombé d’un étage couvert latéralement par des coques selon 12 trames de 15 m de large réparties symétriquement autour d’une trame centrale qui ne suit pas le même système structurel. Au point le plus bas, les coques en béton précontraint sont 4,3 m au- dessus du plancher du premier étage et 6,5 m au point le plus haut. Dans le sens transversal, elles sont reprises tous les 7 m 10 par des tirants ainsi qu’une poutre profilé en I au-dessus. Les « tympans » des coques présentent un double aspect, d’une part ils sont vitrés et laissent entrer la lumière du jour, d’autre part les meneaux verticaux sont doublés par des montant en béton reprenant les efforts d’une coque. La trame centrale reprend un système poteau- poutre où les poutres principales franchissent 17 m et les poutres secondaires reprennent un écart irrégulier d’environ 5 m. Cette trame court jusqu’à un deuxième étage abritant des bureaux. Afin de lier les bureaux au niveau rez-de-chaussée sans passer par les étages de traitements des peaux, une tour de circulation est installée près de la façade nord du bâtiment le long de la rue de la clôture. L’ensemble de la halle est accessible par des véhicules, également au premier niveau : une coursive carrossable permet de faire le tour du bâtiment. Elle est accessible par une rampe le long de la façade sud de la halle, à proximité du canal. Le bâtiment est influencé par deux grands mouvements architecturaux. On remarque d’une part une forte appartenance au mouvement moderne par le traitement des façades, l’utilisation du béton «à la planchette», le dessin des fenêtres, la présence des coques, mais aussi dans le traitement de la tour de circulation ainsi que le bâtiment sous la rampe qui donne cet aspect extérieur assez brut. D’autre part, une influence plus académique se dessine dans la parfaite symétrie du bâtiment, la forte présence du rythme des poteaux, formant des colonnes en façades, ou encore le dessin du tympan des voûtes. En revanche, la modification de la façade des bureaux du deuxième étage de la trame centrale nuit à la lecture du bâti comme une seule entité: on lit cette trame comme une surélévation construite dans un second temps. On remarque aussi rapidement que le bâtiment est très épais (60x74m), ce qui demande de résoudre un futur apport de lumière et d’air frais au cœur du bâtiment. 19