PixaRom Sep.2014 | Page 83

PORTAIL MULTIPLAN P renez une préparation de base Fallout, ajoutez un coulis de Cowboy Bebop et faites cuire au thermostat Mad Max : vous obtiendrez Desert Punk, un manga décomplexé qui se croque entre deux oeuvres sérieuses. Dans un monde post-apocalyptique, où un holocauste nucléaire a provoqué la désertification du monde, on suit en effet les péripéties de Kanta, travaillant pour la Guilde des Hommes à tout faire (mais plutôt en étant lourdement armé). Et s’il a mérité ce surnom, c’est à cause de sa rouerie et sa propension à toujours accomplir le travail demandé... Ce qui, pour autant, ne l’empêche pas d’être presque continuellement dans le rouge niveau finances. Suite de courses à des contrats plus ou moins juteux, il y aura presque toujours un coup de malchance ou une bévue faisant qu’il se retrouvera à sec... Comme l’indique la boîte de la version DVD : « Accomplis le boulot. Prends l’argent. Recommence. » S’il faut parfois tuer, il y a une bonne dose de comédie, Kanta lui-même, professionnel ou pas, n’étant pas si sérieux... Ne serait-ce qu’avec sa perversité et son attirance pour les femmes au bustier imposant, ce qui le place dans une relation d’attraction/répulsion avec Junko, une rivale mercenaire avec qui il se battra autant qu’il coopérera, un peu à la Faye Valentine. Ses méthodes parfois invraisemblables (il ne semble jamais à court de ballons imitant parfaitement son aspect pour leurrer ses ennemis, par exemple), si elles font partie de l’intérêt du manga - voir comment il en va encore s’en sortir ce coup-ci - conduisent également à modérer l’aspect rude du monde dans lequel ça se passe, avec ses localités éparses dans le désert peuplé de bandits. La série devient plus vivante lorsqu’il accepte de prendre en apprentissage la jeune Kosuna, sur la base de la promesse de cette dernière de ressembler un jour à sa mère (si vous avez deviné qu’il y a une poitrine rebondie en jeu, vous gagnez le gros lot), cassant avec l’image du mercenaire solitaire. Ce n’est que vers la fin que Desert Punk prend une tournure résolument sérieuse, lorsque les personnages principaux rejoignent une organisation de résistance contre le gouvernement en place, et c’est la partie avant qu’il vaut le mieux savourer. Il y a des moments discutables (comme lorsque Kanta coince Junko et prévoit de la violer sans y parvenir- personnellement je trouve le sujet très déplacé...) mais dans le fond, le manga arrive à varier suffisamment les situations, et à délivrer assez de moments absurdes (comme lorsque Kanta détruit une pierre invincible ayant tué tous ses prédécesseurs, uniquement avec sa libido démesurée !) pour en faire un divertissement des plus acceptables. Aronaar PixaRom magazine    83