PORTAIL MULTIPLAN
P
renez une préparation de base Fallout, ajoutez un coulis de Cowboy Bebop et faites
cuire au thermostat Mad Max : vous obtiendrez Desert Punk, un manga décomplexé qui se
croque entre deux oeuvres sérieuses.
Dans un monde post-apocalyptique, où un holocauste nucléaire a provoqué la désertification du monde,
on suit en effet les péripéties de Kanta, travaillant
pour la Guilde des Hommes à tout faire (mais plutôt
en étant lourdement armé). Et s’il a mérité ce surnom,
c’est à cause de sa rouerie et sa propension à toujours
accomplir le travail demandé...
Ce qui, pour autant, ne l’empêche pas d’être presque continuellement dans le rouge niveau finances.
Suite de courses à des contrats plus ou moins
juteux, il y aura presque toujours un coup de malchance ou une bévue faisant qu’il se retrouvera à
sec... Comme l’indique la boîte de la version DVD : «
Accomplis le boulot. Prends l’argent. Recommence. »
S’il faut parfois tuer, il y a une bonne dose de
comédie, Kanta lui-même, professionnel ou pas,
n’étant pas si sérieux... Ne serait-ce qu’avec sa
perversité et son attirance pour les femmes au bustier imposant, ce qui le place dans une relation
d’attraction/répulsion avec Junko, une rivale mercenaire avec qui il se battra autant qu’il coopérera, un peu à la Faye
Valentine.
Ses méthodes parfois invraisemblables (il ne semble jamais à
court de ballons imitant parfaitement son aspect pour leurrer ses
ennemis, par exemple), si elles font partie de l’intérêt du manga
- voir comment il en va encore s’en sortir ce coup-ci - conduisent
également à modérer l’aspect rude du monde dans lequel ça se
passe, avec ses localités éparses dans le désert peuplé de bandits.
La série devient plus vivante lorsqu’il accepte de prendre en
apprentissage la jeune Kosuna, sur la base de la promesse de cette
dernière de ressembler un jour à sa mère (si vous avez deviné qu’il
y a une poitrine rebondie en jeu, vous gagnez le gros lot), cassant
avec l’image du mercenaire solitaire.
Ce n’est que vers la fin que Desert Punk prend une tournure
résolument sérieuse, lorsque les personnages principaux rejoignent une organisation de résistance contre le gouvernement en
place, et c’est la partie avant qu’il vaut le mieux savourer.
Il y a des moments discutables (comme lorsque Kanta coince
Junko et prévoit de la violer sans y parvenir- personnellement je
trouve le sujet très déplacé...) mais dans le fond, le manga arrive à
varier suffisamment les situations, et à délivrer assez de moments
absurdes (comme lorsque Kanta détruit une pierre invincible ayant
tué tous ses prédécesseurs, uniquement avec sa libido démesurée
!) pour en faire un divertissement des plus acceptables.
Aronaar
PixaRom magazine
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