PixaRom Sep.2014 | Page 38

BOUILLON DE PIXELS Si on prend l’exemple de The Walking Dead (attention spoiler), dans l’épisode 5, on une faille scénaristique (plothole, donc) assez conséquente. Les personnages ont passé du temps à préparer un bateau pour fuir Savannah, cité envahie par les zombies comme tant d’autres. Uniquement pour découvrir qu’un autre groupe l’avait volé et était parti avec... Sauf que : - ce groupe est constitué de survivants de divers cancers, ayant besoin d’attention médicale et étant plutôt faibles, alors que déplacer un bateau en requiert ; - il aurait fallu un camion pour le transporter ensuite ; - les parties de remplacement pour les réparations se trouvent dans des zones infestées de zombies. Jeu très atmosphérique par ailleurs, ce moment suffit-il à ruiner l’immersion ? Difficilement. On pourra l’accepter comme moteur dramatique, précipitant les évènements qui donneront lieu à une deuxième saison. Dans des séries comme Resident Evil, les failles sont tellement présentes qu’on en attend plus d’elles que de l’histoire en ellemême, et cela importe peu. Est-ce aussi le cas dans Heavy Rain, avec un des protagonistes ayant des visions dans ses rêves ne pouvant qu’appartenir qu’au tueur au centre de l’histoire - sachant que cet élément narratif n’apporte rien, envoie sur une fausse piste sans aucune raison ? Heureusement que l’explication intentionnelle, (un lien télépathique entre ce personnage et le tueur...) n’ait finalement pas été donnée et que cela soit resté une faille béante, mais tout de même. Le tout dans le tout, pour être crédible et que le contrat soit rempli, il faut que l’oeuvre jouisse d’une cohérence satisfaisante et ne laisse pas traîner comme des boulets des éléments narratifs paresseux, sans explication, ou là pour aplanir des efforts et foncer en ligne droite pour aboutir aux parties « juteuses » du récit. Comme cela peut être néanmoins le cas en usant d’artifices narratifs comme... Deus ex Machina et Retcon Oh, Barry, you’re SO optimistic ! Le terme d’artifice est peut-être un brin sévère pour le deus ex machina, car il faut bien avouer que c’est une pratique courante, sans laquelle de nombreux protagonistes auraient rejoint une tombe précoce, ou bien auraient été mis dans une situation menant à un échec critique. Mais d’abord, qu’est-ce donc au fond que le deus ex machina ? Trouvant ses sources dans le théâtre grec, avec les acteurs représentants les dieux mus par une machine avec poulie et cordes, il s’agit d’une résolution inespérée et à point nommé d’un problème autrement insoluble pour les personnes y étant confronté. 38    PixaRom magazine Même si des personnes avec un sens narrat