PORTAIL MULTIPLAN
Flander’s Company – Saison 1
Ou l’on apprend que se moquer des web-séries pourrait devenir has-been
S’il existe bien une chose qui me passionnait fut un temps, c’est le format série télévisée,
qu’il soit live, ou bien animé. Mon enfance a été baignée par Dorothée, et par de drôles de chevaliers des temps modernes, mais aussi par ce que regardaient mes parents, d’ « Amicalement
Vôtre » à « L’Agence Tout Risque ». Mon adolescence a été marquée profondément par « The
X-Files », MA série culte. Ma phase adulte (si jamais j’y suis), est actuellement bercée entre les
rediffusions en boucle de « Kaamelott », du plus célèbre docteur anglais – voir de l’univers – de
tout les temps, et des web-séries françaises.
Cette rubrique pourra donc tout aussi bien concerner les séries classiques, les dessins
animés, que le contenu amateur, et pourquoi pas les sagas cinématographiques. Mais plutôt
que d’en faire un article classique, ici, ce sera désossage maximum. A chaque numéro correspondra une saison, ce sera rempli de spoilers. Le but n’est pas tant de faire découvrir que
d’analyser de la façon la plus complète possible. Voilà pourquoi, d’ailleurs, je ne m’intéresserai
qu’à des œuvres terminées.
Pourquoi commencer par une web-série ? Parce que c’est mon article !... Non, plus
sérieusement, parce que ce format est un tout nouveau modèle économique, et qu’il y a fort
à parier qu’on est loin de l’effet de mode qu’aurait souhaités les médias traditionnels. Car c’est
un format qui leur échappe. Et c’est tant mieux. Car si beaucoup se gaussait de ces produits qui
sentent bon l’amateurisme pur jus, l’incroyable engouement qu’a suscité le crossfunding pour
« Noob », et la véritable reconnaissance médiatique pour « Le Visiteur du Futur » vont changer
la donne dans un temps pas si lointain que ça. D’ailleurs, « Hero Corp », série professionnelle,
s’inscrit parfaitement dans cette lignée.
Il est loin le temps des bidouillages d’adolescents nourris aux shonens des séries telles
que « Bitoman », « Damned » ou de « Final Quest » (qu’on ne peut pas nommer web-séries,
d’ailleurs), ces fan-fictions qui ne faisaient rire qu’un groupe restreint d’habitués. J’avoue, j’en
ai fait parti, loin de moi de me moquer de ces gens. Le déclic, à mon avis, qui a changé la façon
de faire les choses, c’est « France Five ». Oui, cette parodie française des Super Sentaï ! Sauf que
la parodie va vite se transformer en un vrai Super Sentaï made in camembert, intégrant tout
les codes du genre, que ce soit sur les effets, la façon de jouer, de filmer. Ça, c’est le déclic «
artistique ».
Le déclic populaire, on le doit principalement à Nolife. Qu'on aime ou
Mais depuis longtemps, les combats sont arrangés, chorégraphiés – à
pas cette chaîne, elle a réuni les séries les plus populaires : « Nerdz » (que je
l'avantage des gentils, bien sûr. Un business doublement bénéfiques: les
trouve particulièrement pathétique, tout simplement parce que Le Poulpe
bons évitent de se faire botter le train-arrière, voir de mourir, les méchants
et Mourier ne me font pas rire du tout), « Noob », « Le Visiteur du Futur » …
sont bien payés. Ils n'ont pour seule règle que de suivre les clauses du
Et donc la série qui nous intéresse aujourd'hui : « Flander's Company »
contrat (pourcentage de pertes, droit au kidnapping, etc...)
Ou l'on découvre une société pas comme les autres
Mais cette fameuse compagnie, elle fait quoi ? Et bien elle s'occupe de
super-vilains ! Oui, vous avez bien lu. Son secteur d'activité, c'est la location
de méchants. Du plus grand génie du mal au sbire le plus anonyme. Car
dans le monde de la Flander's, les super-héros et les super-vilains existent.
62 PixaRom magazine
Mais comme un super-vilain, ça ne court pas les rues, il faut faire passer des entretiens. Et cette première saison va entièrement se baser sur
ce postulat. Pourquoi ? Par manque de moyens de faire autre chose. C'est
d'ailleurs le lot, bien souvent, des web-séries. Il faut d'abord convaincre le
public, pour éventuellement espérer pouvoir faire mieux. Le spectateur
doit donc se projeter au-delà de cette première saison.