PORTAIL MULTIPLAN
CinEma
D
eux ans après le très oubliable
Lady Vegas, comédie policière
sur le pari sportif, le réalisateur
britannique Stephen Frears, reconnu
pour son adaptation des Liaisons dangereuses, revient dans son pays natal
pour aborder un thème peu montré dans
le cinéma : l’aventure humaine.
En 1952, Philomena Lee (incarnée par
une Judi Dench flamboyante) devient
enceinte alors qu’elle fut mise dans un
couvent en Irlande.
Les années passant, elle chérit son
enfant Anthony jusqu’à ce qu’il soit
adopté par une famille américaine
puis envoyé aux états-unis. Cinquante
ans plus tard, elle raconte son histoire
à l’ancien journaliste Martin Sixsmith
(incarné par Steve Coogan qui lâche son
naturel comique pour une prestation
plus sobre) directeur de communication
renvoyé de Downing Street, qui la convainc pour retrouver son fils.
Comme le dit le personnage de
Martin, l’histoire n’est qu’un drame écrit
pour des esprits déficients et pourtant ce
mélodrame est superbement écrit, palpitant, constamment surprenant, alternant
l’émotion et l’humour (certains gags de
répétition ainsi qu’une belle critique sur
la folie de certaines nonnes).
Le duo Dench – Coogan est exceptionnel (en même temps, j’ai rarement
trouvé des mauvaises performances
dans le cinéma britannique) et on a
enfin l’occasion de voir Michelle Fairley
dans un rôle autre que mère de la fam ille
Starck.
La mise en scène de Stephen Frears
reste sobrement efficace avec des
dézooms pour pouvoir
montrer la beauté des décors enneigés ou des plans de New York ou certains
gros plans pour montrer que sa caméra
est capable de montrer toutes les rides
de Judi Dench mais à part ça, il n’y pas de
vraies prises de risque.
Toujours est-il que je recommande ce
somptueux bijou de Frears (mais qui ne
doit plus être en salle puisque ce numéro
de Pixarom devait normalement sortir
en Février et que le film est sorti en mijanvier donc autant attendre la sortie en
DVD) qui se rattrape bien après sa dernière bourde américaine.
58 PixaRom magazine