PixaRom numéro 1 octobre 2013 | Page 59

régulièrement de registre (passer de Alien Ressurection à Amélie Poulain, faut le faire tout de même, ça pose son homme), Rodriguez lui, aime bien les vieux films d’actions, ceux qui ont fait sa gloire et dont on sent le plus sa nostalgie avec les films Grindhouse dont l’on parlera une autre fois peutêtre. Il aime aussi beaucoup le gore, les personnages principaux massifs et carrés qui ont une voix profonde et connaissant leur violence au point de pouvoir en raisonner avec. Ce n’est pas pour rien qu’on lui a confié Sin City le pépère. Un film fait à la vieille Comme on le dit souvent, c’est dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes. Et ici, c’est le cas. Bon, certes, le scénario n’est pas super, il est même un peu à chier. Cependant, ici, on est en connaissance de cause : on sait que l’on regarde ce film pour ce que l’auteur va nous offrir visuellement et non pas intellectuellement. Ici, point de philosophie, on a certes un petit côté suspens régulièrement entretenu par de jolis pay-off plus ou moins subtil (quand un médecin de passage vous dit qu’un intestin fait sept mètres de long, ce n’est pas pour la parlote, c’est pour que le personnage l’utilise à ses fins) mais rien de bien extraordinaire. On sait ce que l’on va voir et comment cela va se terminer. Non ici donc, c’est le visuel et les situations qui vont nous intéresser. Et aussi les personnages bougrement caricaturaux qui vont pulluler juste pour que l’on se moque (il est limite maso… ou aime bien se moquer de lui-même ? Diantre… Cage, prends-en de la graine mon petit). Côté visuel, pas de soucis, je ne sais pas comment le réalisateur a fait, mais l’image est en gros grain, on a l’impression de voir une ancienne bande que l’on a trouvé dans un grenier et qui date des années 80. On pourra remarquer en rigolant, que les scènes de voiture sont en fait tournées dans un véhicule stationnaire avec un fond bleu derrière comme dans les années 60 et que le personnage principal ne dit rien à part des one-liners. A ce sujet, les acteurs ne jouent clairement pas bien, mais par Bast, ce qu’il nous donnent. Ce n’est pas du mauvais jeu à cause d’un mauvais réalisateur jeanfoutiste ou des acteurs peu motivés, non ici, c’est juste que la consigne était de cabotiner quand ils le pouvaient. Enfin, pas tous, il faut avouer que De Niro s’en sort honorablement. La vrai déception du film est certainement Seagal, qui en plus d’être presque immobile pendant tout le long-métrage, donnera un duel final extraordinairement mou (« c’est un combat de vieux minous » dixit mon copain). Enfin, un petit point sur les actrices féminines qui comme tout bon nanar qui se doit, ne servent qu’à être sauvées ou à finir à poil pour que le héros se les fasse (en plus c’est Dany Trejo quoi. Qu’est ce qu’elles peuvent lui trouver ?) 59