Communications quantiques DOSSIER
Dans cet article , nous avons souvent mentionné la notion de « niveau de sécurité » sans vraiment nous attarder dessus . Fondamentalement , le niveau de sécurité est relié aux hypothèses relatives à la complexité algorithmique des problèmes utilisés en cryptographie . Plus on fait d ’ hypothèses , plus on peut réaliser de fonctionnalités , mais réciproquement , plus on s ’ expose à ce que l ’ une des hypothèses soit fausse , et à des attaques . La figure 2 , inspirée des cinq mondes d ’ Impagliazzo [ 4 ], présente une hiérarchie en trois niveaux de sécurité . Le niveau avec le moins d ’ hypothèse , correspond à celui où tous les problèmes qui sont vérifiables sont également calculables . Inversement , le deuxième niveau à un monde ou les fonctions à sens uniques existent , rendant possible le chiffrement d ’ un grand message avec une petite clé . Enfin le dernier niveau correspond à un monde où la cryptographie à clé publique est possible , i . e . où il existe des fonctions à sens unique avec des trappes . Autrement dit , non seulement les fonctions à sens unique doivent y exister , mais certaines d ’ entre elles permettent de faire le chemin inverse si l ’ on possède la bonne information .
Figure . Représentation graphique des niveaux de sécurité et de fonctionnalité . À niveau de fonctionnalité équivalent , la cryptographie quantique assure généralement une sécurité plus élevée .
L ’ intérêt de la cryptographie quantique est visible sur la Figure 2 : pour un niveau de fonctionnalité donné , le niveau de sécurité est généralement plus haut que pour son équivalent classique , voire n ’ a pas d ’ équivalent classique . C ’ est notamment le cas d ’ un système où une banque dispose d ’ une clé privée servant à signer les billets électroniques : rien n ’ empêche un attaquant de copier un billet et de le soumettre à nouveau à la banque . Cela n ’ est cependant pas possible si l ’ on utilise intelligemment des ressources quantiques . Si l ’ on pousse ce raisonnement à l ’ extrême , cela permet même d ’ imaginer un monde qui correspondrait à la première ligne de la figure ci-dessus , même s ’ il est peu probable , dans lequel la cryptographie traditionnelle est impossible , tandis que la cryptographie quantique permet tout de même d ’ assurer un nombre conséquent de fonctionnalités .
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