Paris et les Zola en herbe | Page 56

  56   Au bout de l’île des Cygnes, on trouve le Pont de Grenelle, parallèle au Pont Bir-Hakeim. C’est une sorte de passage qui lie le 15ème et le 16ème arrondissement. Tous les jours, le pont se réveille avec des picotements : les enfants qui courent ici et là, les chiens qui font leurs petites ou grandes commissions, les gazouillements des mouettes, les talons des chaussures. C’était toujours ces picotements qui réveillent le pont. Cependant, ce jour-là, le Pont de Grenelle, se réveilla tout seul sans aucune sensation. Quand il eut ouvert ses yeux, rien n’était sur son corps sauf les vents du fleuve qui furetait dans tous les coins à la recherche de la chaleur. Tout son corps était sombre comme s’il était couvert d’un brouillard lourd. Une inquiétude grise déambulait tout le long du chemin. Aujourd’hui, tout particulièrement, le dos de la dame en bronze semblait sévère. Tout était silencieux. Tout avait disparu. À ce moment là, le pont sentit un chatouillement à ses pieds. C’était un homme faisant très 16ème qui s’approchait de ses soixante dix ans. Il était vêtu d’un costume complet, tirant une grande valise à la main. Soudainement, la dame en bronze devant le pont se demanda pour quelle raison le monsieur était en train de pleurer. C’était seulement à ce moment là que le pont observa cet homme en détail. Ses yeux à moitié fermés versaient des larmes, et ses mains étaient occupées en essuyant ses larmes. Sa bouche était grand ouverte, dégorgeant des sanglots.