PALESTINE Mémoires de 1948 - Jérusalem 2018 | Page 46

Palestiniens vont démontrer leur habileté. Le fait qu’il
y ait, aujourd’hui, un nombre important de million-
naires palestiniens dans le monde est certainement lié à
ce devoir d’excellence.
Lorsque l’OLP est fondée en 1964 9 , quatre-vingt-
dix Palestiniens de Damas vont prendre part à sa créa-
tion. Moi, je milite pour la Palestine, mais je n’ai pas
envie d’être assujetti à une organisation. Je constate,
préoccupé, que les Syriens ont l’impression que nous
les prenons désormais de haut, que nous sommes pré-
tentieux et ingrats. C’est le début du désamour entre
Palestiniens et Syriens, mais ils ne nous laissent pas
tomber pour autant et continuent de militer pour la
cause, laissant l’OLP ouvrir des camps d’entraînement
qui forment des militants armés, les fedayin, pro-Pales-
tiniens venus du monde entier. C’est l’une des images
les plus puissantes de l’histoire des Palestiniens : l’appui
international que nous avons reçu dans ces années-là.
Parce que notre cause était juste.
Pourtant, après la guerre des Six-Jours et la défaite
des pays arabes face à Israël, tout change : l’espoir s’éva-
nouit et la réalité, l’impossibilité d’un retour, commence
à s’imposer dans les esprits. Dans notre famille, nous
délaissons progressivement les réunions du jeudi soir.
Nous, qui étions naturellement gais et qui n’avions pas
oublié notre humour, devenons pessimistes et tristes.
Dès 1970, beaucoup de Palestiniens sont partis en di-
rection de Beyrouth, où se trouvait le quartier général
de l’OLP, et le Sud-Liban est devenu la base des fedayin.
En tant qu’étudiant à l’université de Damas, nous
avions des possibilités de poursuivre des études en
Europe. Comme j’étais profondément attiré par la
culture française, j’ai rempli un dossier de bourse pour
la France et on m’a proposé l’université de Toulouse.
Mur de l’apartheid
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