PALESTINE Mémoires de 1948 - Jérusalem 2018 | Page 196

1. Selon Cecilia Baeza, « es Palestiniens du Chili, de la conscience diasporique à la mobi- lisation transnationale », Revue d’études pales- tiniennes n°  95, printemps 2005, ce surnom de Turcos fait réagir négativement les premiers Palestiniens du Chili : en plus de se voir assigner une nationalité qui ne leur correspond pas, ils sont identifiés à leurs oppresseurs. 2. Lorenzo Agar et Antonia Rebolledo, « La inmigración arabe en Chile : Los caminos de la integración », El Mundo Arabe y América latina, Ed. Libertarias/Prodhufi, Madrid, 1997. 3.  L’émigration de Palestine vers les États-Unis, l’Amérique centrale, le Brésil, le Chili et l’Ar- gentine… au tournant du siècle est racontée par l’écrivain palestinien Jabra Ibrahim Jabra, né à Bethlehem en 1920, dans Le Premier Puits, Paris, Le Serpent à Plumes, 2003. 4. Ziyad Clot, Il n’y aura pas d’État palestinien, journal d’un négociateur en Palestine, Max Milo Éditions, 2010. Dans sa note de bas de page n° 62, l’auteur parle de 300 000 personnes. 5.  Chiffres donnés par la presse nationale et in- ternationale et dans divers rapports, comme le note Cecilia Baeza, « Les Palestiniens du Chili », ces chiffres sont confirmés par Jorge Sahd, di- recteur du Centro de Estudios Internacionales de la Universidad Católica de Chile, lors d’une conférence « The economic contribution of Arab immigration in Latin America: past, present and future », donnée au Centre Culturel Al Hussein à Amman, en Jordanie le 2 octobre 2018. Il y aurait, selon lui, plus de 20  millions d’Arabes (certains parlent de 25 à 28 millions) en Amé- rique latine. 6. Adrien Pécout, « L’effet papillon du conflit israélo-palestinien sur un maillot chilien », Le Monde du 10 janvier 2014. 7. Cecilia Baeza, «  Multiculturalisme et construction identitaire au Chili (1990- 2011) », Critique Internationale n° 54, Presses de Sciences-Po, janvier-mars 2014. Les migrants ar- rivés au Chili au début du xx e s’identifient bien comme « palestiniens ». 8. Voir l’ouvrage en deux volumes, publié en arabe (Jérusalem, Al-Mathba’ah al-Tijariiyah, 1946 et 1956), de l’écrivain jordanien Yacoub Awdat, plus connu sous son nom de plume, Al-Badawi al-Mulaththam (« le Bédouin voi- lé »), dont le titre signifie en français : « Les ara- bophones en Amérique » du Nord, du Sud. Il porte sur l’émigration de Beit Jala, Beit Sahour et Bethlehem vers l’Amérique du Sud et de Ra- mallah vers l’Amérique du Nord, au début du xx e  siècle. 9.  Une commission d’enquête britannique, di- rigée par Walter Shaw, remit en mars 1930 son rapport sur les perturbations en Palestine d’août 1929. Ce document eut comme conséquence l’enquête Hope Simson de mai 1930 qui devait conclure que les émeutes avaient été causées 194 essentiellement par la crainte de l’immigration massive de populations juives européennes et leur achat de terres. Ces points sont repris dans le Livre blanc de Passfield qui appelait à limiter l’immigration juive en Palestine. 10.  Détail important : le Chili s’abstient lors du vote de la résolution de 1947 concernant la par- tition de la Palestine. 11. Ilan Pappé, Le Nettoyage ethnique de la Palestine, p.  75. Aussitôt après l’adoption de la résolution 181 par l’ONU, les dirigeants arabes déclarèrent qu’ils allaient envoyer des troupes défendre la Palestine. Et pourtant, de la fin de novembre 1947 à mai 1948, pas une seule fois Ben Gourion ni le petit groupe des principales figures du sionisme n’ont eu le sentiment que leur futur état courait le moindre danger, ou que les opérations militaires risquaient d’entraver la bonne marche de l’expulsion des Palestiniens. 12. Ilan Pappé, —, p.  130 et 137-138. L’au- teur explique comment les centres urbains de Palestine sont systématiquement attaqués dès avril 1948 sous le regard indifférent des agents de l’ONU et des responsables britanniques. Si les Britanniques étaient intervenus, comme ils étaient tenus de le faire (obligations fixées par la charte du Mandat et les termes de la résolution de partition de l’ONU), le sort de nombreux Pa- lestiniens eût été différent. 13. « L’urbicide de la Palestine », va également toucher Jérusalem, comme l’explique Salim Ta- mari, dans son livre Jérusalem 1948. The Arab Neighbourhoods and their Fate in the War, The Institute of Jerusalem Studies and Badil Re- source Center, 2002. 14.  Bien qu’en territoire palestinien, Beit Jala a vu sa surface diminuer de deux tiers à cause de la construction de colonies israéliennes illégales, Gilo, Har Gilo et Givat Hamatos sur son ter- ritoire. 15. Avi Shlaim, « The Debate about 1948 », International Journal of Middle East Studies, vol. 27, n°3, août 1995. L’auteur cite le roman tragi-comique d’Émile Habibi, Les Aventures extraordinaires de Sa’îd le Peptimiste, Gallimard, 1987 : « Les conquérants, mon garçon, ne consi- dèrent comme vraie que l’histoire qu’ils ont eux- mêmes fabriquée. » 16. David Ben Gourion dans ses Mémoires, le 18 juillet 1948, cité par Michael Bar Zohar. Ben-Gurion : the Armed Prophet, Prentice-Hall, 1967, p 157. 17. Stéphanie Latte Abdallah, « Regards, visibilité historique et politique des images sur les réfugiés palestiniens depuis 1948 », Le Mou- vement social, n° 219-220, p. 65 à 91, éditions de l’Atelier, 2007. Entre 1948 et 1950, c’est la Croix-Rouge (soit le Comité International d’une part et la Ligue des Sociétés internationales de la Croix-Rouge de l’autre) et les Quakers qui interviennent sur un mandat humanitaire des Nations unies en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, ainsi que dans les pays voisins où se trouvent la majeure partie des réfugiés. Depuis, c’est l’Unrwa qui fournit cette assistance. L’ar- ticle met en avant la négation de l’identité so- ciale des réfugiés et la nouvelle vie créée pour eux dans les camps, censés remplacer le village ou la ville et peu à peu devenir leurs nouveaux foyers. 18. Voir Jean-Pierre Filiu, «  L’assassinat par Israël du médiateur de l’ONU en Palestine », blog Le Monde, 14 octobre 2018. L’auteur dé- crit l’assassinat de Folke Bernadotte, médiateur de l’ONU pour la Palestine, par le commando du Lehi, le 17  septembre 1948, mettant ainsi un terme à la perspective de paix elle-même. Yitzhak Shamir, l’un des hauts responsables du Lehi à cette période, deviendra premier ministre d’Israël en 1983-1984 et de 1986 à 1992. 19.  L’admission d’Israël aux Nations unies était en principe liée à son application de la résolution 194 (III) dont le paragraphe 11 promeut le re- tour des réfugiés ou leur compensation. 20. Justin McCarthy, Population of Palestine : Population History and Statistics of the Late Otto- man Period and the Mandate, Columbia Univer- sity Press, 1990. À la fin du xix e  siècle, les Pales- tiniens comptent 403 795 musulmans, 43 659 chrétiens et 15 011 juifs ottomans. Alors qu’en 1914, ils seront respectivement 601 377, 81 012 et 38 754. 21. D’après l’article d’Olivier de Trogoff, « La diaspora chrétienne de Palestine dans le monde », Les clés du Moyen Orient, du 29  sep- tembre 2014, les Palestiniens qui migrent dès la fin du xix e  siècle, sont presque tous chrétiens. Les premiers départs font suite au renforcement, au milieu du xix e  siècle, de la présence française et anglaise dans l’Empire Ottoman, notamment au Liban et en Palestine. En apportant leur sou- tien aux dissidents des Ottomans, ils encoura- geaient l’émancipation des chrétiens. Mais cette stratégie n’anticipe pas l’émigration de masse de jeunes hommes chrétiens de l’Empire Ottoman, pour échapper à la conscription. 22. Denys Cuche, « Un siècle d’immigration palestinienne au Pérou. La construction d’une ethnicité spécifique », Revue Européenne des Mi- grations Internationales, vol.  17, p.  88, 2001. L’auteur explique que la première vague de l’émi- gration arabophone originaire du Proche-Orient (principalement de Palestine et du Liban) vers l’Amérique du Sud, a lieu entre 1860 et 1914. Plusieurs dizaines de milliers d’individus – presque exclusivement des chrétiens orthodoxes qui ne représentent que 10 % de la population totale – quittent la Palestine. 23.  D’après Falestin Naili, « Chronique d’une mort annoncée ? La municipalité ottomane de Jérusalem dans la tourmente de la Première Guerre mondiale », Revue des mondes musul- mans et de la Méditerranée, vol. 141, p. 171-190, Mémoires de 1948 MEMOIRE_PALESTINE_FR.indd 194 20/02/2019 13:39