PALESTINE Mémoires de 1948 - Jérusalem 2018 | Page 175

1 .  Lien sur le site du Patrimoine mondial de l’Unesco, https://whc.unesco.org/fr/list/1492/ Palestine : terre des oliviers et des vignes. Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir. 2.  René R. Khawam, éd., Le Livre des ruses. La stratégie politique des Arabes, Phébus, 1976. Ce livre, écrit cent ans avant Machiavel, découvert et édité par René Khawam en 1976, est un clas- sique. L’auteur introduit le lecteur dans l’univers politique arabe en spécifiant que le mot « ruse » (hila) désigne « une machine qui économise le travail humain grâce à l’application de lois phy- siques domestiquées par un inventeur astucieux, savant ou artisan ». La ruse n’est pas ici consi- dérée comme un moyen destiné à tromper un adversaire en usant de procédés perfides. 3. Jawad Botmeh, « Civil Resistance in Pales- tine : The Village of Battir in 1948 », Mémoire de master, Université de Coventry, Grande-Bre- tagne, 2006. L’auteur parle de Hassan Moustafa, son grand-père, né en 1914, écrivain et jour- naliste, qui s’opposa à la politique britannique en Palestine. Il fit partie en 1945 d’un groupe d’intellectuels de Jérusalem issus du monde rural Nadi al-ittihad al-qarawi (le « Club de l’union rurale »). En mars  1949, il travaillera pour la Croix-Rouge, puis pour l’Unrwa. 4.  Le massacre de Deir Yassin a eu lieu le 9 avril 1948, plus d’un mois avant le départ des Anglais de Palestine. Il joua un rôle central dans l’exode des Palestiniens. 5.  Israël voulait relier Jérusalem-Ouest à la côte en créant un « Corridor de Jérusalem » et Battir devait en faire partie. 6.  554 km de murets, le plus long réseau de ter- rasses de toute la Palestine. 7.  La ligne de chemin de fer Jérusalem-Jaffa fut construite et inaugurée en 1892 sous l’Empire ottoman. 8.  La date exacte de la création de l’ordre de Saint-Jean n’est pas connue, mais l’on sait que vers 1070 un hospice fut créé à Jérusalem par des moines afin de soigner les chrétiens qui se rendaient en pèlerinage à la ville sainte. L’hos- pice devient hôpital indépendant en 1113, puis ordre de l’Hôpital en 1187. Le monarque britannique est depuis la fin du xix e  siècle à la tête de l’ordre moderne appelé Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui comprend trois fondations dont l’une est l’hôpital ophtalmo- logique Saint-Jean-de-Jérusalem, créé en 1882. 9. Une fois le partage territorial entériné, la question était la suivante : à qui reviendrait Jérusalem ? Le plan de partage de la Palestine de 1947 décrétait que la ville serait une zone internationale, mais après la première guerre israélo-arabe de 1948-1949, le statut de la ville changea. Elle était de fait séparée en deux par- ties par la ligne d’armistice (ligne verte). La par- tie orientale, la plus petite, était sous contrôle jordanien. Jérusalem-Ouest était sous contrôle du nouvel État israélien. Celui-ci considéra que la ville était sa capitale et y installa le gouverne- ment, la Knesset (Parlement) et le palais prési- dentiel, malgré l’opposition de la communauté internationale. 10.  Le 30 mars 1949, après dix mois de guerre, l’armistice bilatéral fut signé, dont l’un des prin- cipaux points de convergence était la création d’un comité qui finaliserait la division de Jéru- salem. L’accord de Rhodes délimita une ligne verte qui suivait les positions militaires des deux parties. En cas de contestation, ce qui fut le cas à Jérusalem et aux alentours, il y avait deux lignes, une verte et une rouge, la première marquant la position des forces jordaniennes et la seconde celle des forces israéliennes. 11.  La ligne de démarcation avait été déplacée à 200 m au sud de la voie de chemin de fer, ce qui faisait que seize maisons de Battir apparte- naient de facto à Israël, de même qu’une partie des terres irriguées. Par ailleurs, il fut conclu que même si certaines terres de Battir se trouvaient désormais du côté israélien, les cultivateurs y au- raient toujours accès et en seraient toujours pro- priétaires. Par contre, aucun habitant de Battir ne pourrait traverser la ligne de chemin de fer. 12.  Le village de ‘Ayn Karim, vidé de ses habi- tants, a été pris par les Israéliens. Al-Jura a été rayé de la carte. 13.  Dans son discours à la Knesset, le 4 avril 1949, juste après la signature de l’armistice à Rhodes, David Ben Gourion déclara : « I would like the Knesset to be aware of the fact that… this Armistice Agreement are not yet peace… nor are we even near to making peace with the Arab coun- tries. Neither have we determined stability and security for all the areas covered by the agreement, particularly in and around Jerusalem… regarding which negotiations will still be held between us and Transjordan, without the participation of the U.N. Negotiations will also still be held about assuring free access to Mount Scopus, enabling work to continue at the Hebrew University and Hadassah and renewing the railway connecting Tel Aviv-Jaffa with Jerusalem and Haifa… » (« Je voudrais que la Knesset sache que cet accord d’armistice n’est pas encore la paix… Nous ne sommes pas en- core prêts à faire la paix avec les pays arabes. Et nous n’avons pas non plus décidé de la stabilité et de la sécurité dans tous les domaines couverts par l›accord, en particulier à Jérusalem et aux alentours […] au sujet des négociations qui se tiendront entre nous et la Transjordanie, sans la participation de l’ONU. Des négociations auront également lieu au sujet de l’accès libre au mont Scopus, permettant de poursuivre les travaux à l’Université hébraïque et à Hadassah et pour rénover la ligne de chemin de fer reliant Tel Aviv-Jaffa à Jérusalem et Haïfa… ») dans Armis- tice Agreements with the Arab Countries, p. 500, sur le site Jerusalem Center for Public Affairs. 14. Dans les années 1950, des écoles de filles sont ouvertes partout en milieu rural en Jordanie et Cisjordanie. L’école de Battir, treize classes, re- çut l’aide de l’Unrwa. 15.  Les Jérusalémites qui ne se trouvaient pas physiquement à Jérusalem après la guerre des Six-jours (notamment ceux qui étaient allés se réfugier en Cisjordanie en raison du conflit ou les personnes travaillant à l’étranger) n’ont pu obtenir la carte bleue et ont perdu le droit de résider légalement à Jérusalem. Il faut savoir que les Palestiniens possédant la carte bleue peuvent à tout moment perdre leur statut de résident. Ils doivent continuellement prouver qu’ils vivent à Jérusalem et fournir les preuves (paiement de taxes régionales, factures d’eau). Entre 1967 et 2008, 13 000 Palestiniens ont ainsi perdu leur résidence à Jérusalem. 16.  Le sapin a été importé dans les années 1920 par les Britanniques, puis planté à grande échelle par les Israéliens. 17. Depuis 2002, un mur de séparation est construit autour de Jérusalem, le long de la ligne verte, sur des terres palestiniennes en Cisjorda- nie. L’Assemblée générale des Nations unies a adopté en 2003 une résolution condamnant la construction de ce mur empiétant sur le terri- toire palestinien occupé. La Cour internationale de justice l’a jugé contraire au droit international en 2004. Ce mur signifie que des non-résidents (détenteurs d’une carte verte, comme la majorité des habitants de Battir) se trouvent de facto du côté jérusalémite du mur, mais comme ils n’ont pas la carte bleue, ils n’ont accès ni aux services de santé ni aux écoles. En d’autres termes, l’exis- tence de ce mur fait qu’Israël traite les résidents palestiniens de Jérusalem comme des immigrés à qui on accorde la faveur de vivre dans leur mai- son, et non pas parce qu’ils y ont droit. 18.  Voir Ryvka Barnard and Hassan Muamer, « Ongoing Dispossession and a Heritage of Re- sistance : The Village of Battir vs. Israeli Sett- ler-colonialism  », dans Rami Isaac, Michael Hall et Freya Higgins-Desbiolles, The Politics and Power of Tourism in Palestine, Routledge, 2016. Les auteurs rappellent que les signataires de la pétition contre l’édification du mur remise à la Cour suprême, parlent « d’espace ouvert » pour désigner les terres agricoles de Battir alors que ce sont des propriétés privées de Palesti- niens. 19.  Cette inscription a mis au jour les effets ex- trêmement destructeurs du mur qu’Israël est en train de construire. Hassan MEMOIRE_PALESTINE_FR.indd 173 173 20/02/2019 13:38