PALESTINE Mémoires de 1948 - Jérusalem 2018 | Page 139

J’en ris encore, rien qu’en y pensant… parce qu’il m’a cru ! – Mets-moi tout ça par écrit et envoie-le-moi. Si tu fais comme je te dis, ça marchera ! – Tá bom… ai-je répété. À peine a-t-il tourné le dos que j’ai cherché partout à qui pouvait bien appartenir ce terrain. Et j’ai appris que le propriétaire s’était enfui au Liban après une faillite. J’ai appelé son avocat : – Vous pouvez me louer cet entrepôt ? Ils ne louaient pas, ils vendaient. Alors je l’ai acheté à crédit sur cinq ans. À l’inauguration du garage Ford, il y avait toute la colonie arabe, composée surtout de Libanais et de Syriens. Le marché de la voiture était en plein boom, le travail a suivi. J’en ai profité pour appeler mon frère Hassan et un neveu à la rescousse, remplissant des demandes de visas et tous les papiers qui assuraient qu’ils étaient à ma charge. Et nous avons travaillé ensemble dans le garage. Un jour, c’était vers 1974, le directeur de Ford est venu au Brésil et a demandé à me voir. Lui et trois de ses amis voulaient importer aux États-Unis de grandes quantités d’une noix, le babaçu 20 , le fruit d’un palmier qui poussait dans les régions rurales du Nord-Est bré- silien. Ce qui les intéressait c’était d’obtenir l’huile que donne ce fruit, un biocarburant, au début de la Labeur dans les vergers, vers 1910 Mouhyeddine MEMOIRE_PALESTINE_FR.indd 137 137 20/02/2019 13:38