PALESTINE Mémoires de 1948 - Jérusalem 2018 | Page 100
1. Al-Azhar, « la Splendide », est la principale uni-
versité d’études de l’Islam. Elle se trouve au Caire.
2. La mosquée al-Aqsa est connue pour avoir
été la première qibla (la direction vers laquelle les
musulmans se tournaient en priant), avant que
La Mecque donne cette direction. Avec la mos-
quée du dôme du Rocher, elle fait partie d’un
ensemble de bâtiments religieux construits sur
l’Esplanade des mosquées, al-Haram al-Sharif,
qui est le troisième lieu saint de l’islam. D’après
la tradition musulmane, c’est de cet endroit que
le Prophète s’était élevé au ciel lors du « Voyage
nocturne ».
3. Pour les musulmans, les dix derniers jours
sont les plus sacrés du mois de ramadan.
4. Nabi Samwil (le prophète Samuel) est un vil-
lage palestinien situé au nord de Jérusalem en
Cisjordanie. Au vi e siècle. un auteur chrétien
identifie le site comme étant celui du tombeau
du prophète juif. Au xii e siècle., le rabbin espa-
gnol Benjamin de Tudèle, note que les croisés
trouvèrent dans un cimetière juif à Ramah les
ossements de Samuel. C’est du haut de la col-
line que les croisés auraient, pour la première
fois, vu Jérusalem : c’est la raison pour laquelle
ils l’auraient appelé « la colline de la Joie ». Une
église y fut d’abord construite ainsi qu’un mo-
nastère et une mosquée sous Salah Eddin en
1187. Puis une synagogue fut édifiée tout à
côté au xv e siècle. La maison où vivait Umaïma
al-Mohtadi al-Alami, faisait partie à la fois de la
mosquée et de l’église. Le village sera édifié en
1730 sous l’Empire ottoman.
5. En 1967, la plupart des villageois habitant
autour de la mosquée de Nabi Samwil furent
chassés. Dans la mosquée, à l’origine une église
du xi e siècle, construite par les croisés sur ce
qu’ils pensaient être la tombe du prophète Sa-
muel, figure de référence pour les juifs et les
musulmans, les Israéliens ont installé une sy-
nagogue. En 1993, ils y établirent une yeshiva
(centre d’études de la Torah et du Talmud dans
le judaïsme). En 1995, Israël décida de faire de
Nabi Samwil un parc national, sous contrôle ad-
ministratif israélien. En 2007, le village (environ
250 habitants) se retrouva coupé du reste de la
Cisjordanie par la construction du mur de sé-
paration. Ses habitants actuels vivent dans une
enclave, entourés de colonies.
6. Ce terrain fait aujourd’hui l’objet de fouilles
archéologiques. Voir le livre d’Elias Sanbar, Dic-
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tionnaire amoureux de la Palestine, Paris, Plon,
2010, p. 31 à 39, où l’auteur explique le rôle des
fouilles entreprises par Israël pour tenter de dé-
montrer leur antériorité sur les lieux et justifier
ainsi leur « possession des lieux exclusive ». Or les
découvertes malmènent souvent les mythes.
7. En 1922, la population de religion juive re-
présentait 11 % du total de la population pales-
tinienne (McCarthy, 1990) et possédait 2,5 %
des terres (Lehn, 1988).
8. Le kibboutz (pluriel kibboutzim) est un grou-
pement à vocation agricole dont les membres
sont organisés en collectivité sur la base de la
propriété commune. Cette organisation (la pre-
mière a été créée en 1910 en Palestine) a beau-
coup servi dans les années quarante pour l’im-
plantation de colonies juives.
9. L’État d’Israël a fait de Jérusalem-Ouest
sa capitale en 1949, puis en 1967, après avoir
conquis la partie Est de la ville, il a considéré
que Jérusalem « réunifiée » était « sa » capitale.
Bien que les Nations unies et la plupart de ses
membres considèrent que Jérusalem est occupée
et demandent l’application de la Résolution 181
des Nations unies. D’après cette résolution, la
ville doit être placée sous contrôle international,
ce qui lui confère un statut particulier dû à son
importance pour les trois religions monothéistes.
10. À Jérusalem, toutes les communautés re-
ligieuses possédaient des biens waqf. Ceux-ci
n’étaient pas réservés aux musulmans. Voir Musa
Sroor, Fondations pieuses en mouvement. De la
transformation du statut de propriété des biens waqf
à Jérusalem, 1858-1917. Presses de l’Ifpo, 2010.
11. En 1950, Israël vota la « loi sur la propriété
des absents », s’octroyant ainsi le droit de récu-
pérer les biens et les terres des Palestiniens à qui
Israël interdit de retourner sur leurs terres. Cette
loi permit à Israël de céder les propriétés de ces
« absents » forcés à des tiers.
12. L’État israélien a trouvé les moyens de saisir
des propriétés en waqf. C’est le cas par exemple
pour la mosquée de Nabi Samwil.
13. La Haganah est une organisation parami-
litaire sioniste créée en 1920 et intégrée dans
l’armée israélienne en 1948. Au début, elle est
rattachée à la direction du syndicat sioniste
Histadrout, puis l’organisation est contrôlée
par l’Agence juive (exécutif sioniste en Pales-
tine mandataire). La Haganah devient alors
la branche armée officieuse de l’Agence juive,
illégale aux yeux de la puissance mandataire
britannique.
14. Aujourd’hui, deux tiers des habitants de
Gaza sont les descendants des réfugiés arrivés
lors du conflit de 1948, en particulier de la Pa-
lestine du Sud.
15. Avant 1948, Ramallah était connu comme
étant un village chrétien. Il était voisin d’al-
Bireh, le village musulman. Après 1948, les deux
villes ont fusionné, la plupart des habitants de
Ramallah ayant émigré vers les États-Unis.
16. Après le cessez-le-feu avec Israël, la bande
de Gaza s’est retrouvée sous administration
égyptienne. Mais les Gazaouis ne reçurent pas
la nationalité égyptienne, et il leur fallait un
laissez-passer pour voyager, contrairement aux
Palestiniens de Cisjordanie, qui reçurent la na-
tionalité jordanienne.
17. En 1967, l’Égypte est engagée dans une
guerre au Yémen, aux côtés des républicains sou-
tenus également par l’URSS, contre les royalistes
soutenus par l’Arabie saoudite et le Royaume-
Uni. Cette année, Abdel Nasser ferme le détroit
de Tiran aux navires israéliens et demande le re-
trait des casques bleus de l’ONU. Israël décida
alors de lancer une guerre et bombarda les forces
aériennes égyptiennes.
18. En 1948, Jérusalem aurait dû, selon le plan
de partage onusien, être une ville internationale,
en raison de sa place centrale pour les trois reli-
gions monothéistes. Le corpus separatum fut l’un
des plus importants dossiers abordés lors de la
Conférence de Lausanne de 1949, en dehors du
tracé des frontières et de la question du droit de
retour des réfugiés. Après la guerre des Six-Jours,
le 29 juin 1967, la Knesset (le parlement israé-
lien) institua Jérusalem comme capitale éternelle
et indivisible d’Israël, la déclara « unifiée » : elle
passait sous sa souveraineté unique. Instantané-
ment, les pays du monde entier, hostiles à cette
décision, retirèrent leurs ambassades.
19. D’après Abbas Shiblak, Migration forcée,
Research Associate du Refugee Studies Centre,
University of Oxford, 26 octobre 2006, p. 26,
Israël a utilisé une réglementation de 1974
comme instrument “légal” pour priver beaucoup
d’Arabes de Jérusalem de leurs papiers et de leurs
droits de résidence s’ils s’absentent de la cité
pour plus de sept ans, s’ils ont acquis une autre
citoyenneté ou s’il leur a été donné des droits de
résidence permanente ailleurs.
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