PALESTINE Mémoires de 1948 - Jérusalem 2018 | Page 130
1. Entretien avec Souad Qaraman à Ibtin, grâce
à Johnny Mansour, maître de conférences au
département d’histoire de l’Academic College
de Beit Berl, en Israël, auteur et co-auteur de
nombreux ouvrages portant sur l’histoire et le
développement de Haïfa.
2. Pour découvrir Haïfa à travers les yeux d’un
enfant de la ville et la poésie de ses souvenirs,
voir l’autobiographie de Samih Masoud, Haï-
fa-Burqa, A Search for Roots, Bassam S. Abu
Ghazalah, 2016.
3. L’oléoduc, conçu par les Britanniques, tra-
versait le royaume d’Irak, indépendant depuis
1932 après avoir été sous mandat britannique,
ainsi que la Transjordanie et la Palestine, égale-
ment sous mandat britannique. Le pétrole brut
était traité dans les raffineries de Haïfa, comme
le raconte Ghassan Kanafani dans The 1936-39
Revolt in Palestine, New York, Committee for a
Democratic Palestine, 1972.
4. Mahmoud Yazbak and Yfaat Weiss, Haifa
Before & After 1948. Narratives of a Mixed City,
2011, Institute for Historical Justice and Recon-
ciliation (IHJR). Les auteurs s’accordent sur le
fait que la chute de Haïfa fait partie des éléments
les plus importants de la Nakba. Pour les Pales-
tiniens, elle symbolise la fin de la vie urbaine
palestinienne. La vision israélienne de l’histoire
contemporaine est diamétralement opposée,
puisque Haïfa symbolise la cohabitation entre
Juifs et Arabes, mais elle évite toute référence
aux événements de 1948.
5. La Société des Templiers est un courant re-
ligieux protestant allemand, créé dans le Wur-
temberg en Allemagne par Christoph Hoffman,
qui se détache de l’Église luthérienne en 1858.
À ses débuts, il compte cinq mille templiers
qui vont créer des implantations urbaines et
agricoles en Palestine. En 1869, ils s’installent à
Haïfa puis à Jaffa. En 1872 ils fondent un vil-
lage agricole du nom de Sraouna près de Jaffa,
et en 1878 le quartier allemand de Jérusalem. La
suspicion d’un lien avec le nazisme entraine leur
expulsion lors de la Seconde Guerre mondiale.
6. Le pied du mont Carmel fut la première zone
spécifiquement sioniste. En 1912, c’est à Haïfa
que s’ouvre le premier institut académique juif,
le Technion.
7. Les lieux saints bahaïs à Haïfa et en Galilée
occidentale sont inscrits au Patrimoine mondial
de l’Unesco. Ces lieux, à savoir le mausolée de
Baha’u’llah à Saint-Jean d’Acre et le mausolée de
Bab à Haïfa, sont associés aux pères fondateurs
de cette religion.
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8. Haïfa devient même un haut lieu intellec-
tuel, puisque en 1914 on peut y compter neuf
journaux.
9. Cyrus Schayegh, The Middle East and the
Making of the Modern World, Harvard University
Press, 2017, p. 173.
10. Deborah Bernstein, Constructing Bounda-
ries : Jewish and Arab Workers in Mandatory Pales-
tine, State University of New York, 2000, p. 125.
11. Jérusalem est la troisième ville sainte de l’Is-
lam.
12. Le minbar est la chaire en bois dans une
mosquée d’où l’imam prononce son sermon lors
de la prière du vendredi. Le minbar d’al-Aqsa a
été fabriqué à Alep en 1168. Il fut offert par le
sultan Saladin à la mosquée d’al-Aqsa en 1187.
Il s’agit d’une pièce unique, dont les éléments
tiennent au moyen de jointures en ivoire. Le
21 août 1969, un Australien, déclaré « fou » par
les autorités israéliennes, mit le feu à la mosquée.
13. Bon nombre d’architectes juifs firent par-
tie du Bauhaus. Ils étaient partis en Palestine en
1933 après la fermeture de l’école par les na-
zis. Voir Waleed Karkabi et Adi Roitenberg,
« Arab-Jewish Architectural Partnership in Haï-
fa during the Mandate Period. Qaraman and
Gerstel Meet on the Seam Line », dans Mah-
moud Yazbak and Yfaat Weiss, Haïfa before &
after 1948. Narratives of a Mixed City, 2011,
Institute for Historical Justice and Reconci-
liation (IHJR), qui mentionne un entretien
avec le fils de Moshe Gerstel, Leopold. D’après
ce dernier, Gerstel avait surtout une clientèle
arabe, ce qui explique le déclin de ses activités
après 1948, les sionistes considérant qu’il n’ap-
partenait pas vraiment à leur « famille ». Gerstel
resta en contact avec les Qaraman jusqu’à sa
mort en 1961.
14. Unité de mesure datant des Ottomans, le
dunum valait 919,3 m2, mais pendant le mandat
britannique de la Palestine (1917 à 1948), c’est
le dunum métrique de 1 000 m2 qui fut adopté.
15. Kfar Hassidim est une colonie implantée
par un groupe de juifs orthodoxes conduits
par un rabbin, tous originaires de Pologne. Ils
fuyaient la crise économique et arrivèrent en
Palestine sous mandat britannique en 1924. Au-
jourd’hui c’est devenu un moshav, une commu-
nauté agricole coopérative israélienne de 800 ha-
bitants, associant plusieurs fermes individuelles.
16. Voir May Seikaly, Haïfa : Transformation of
an Arab Society 1918-1939, Londres, IB Tauris,
1995. p. 197. En 1925, les Britanniques per-
mettent à Rutenberg de devenir le responsable
du plan d’électrification de la Palestine ce qui va
grandement faciliter l’installation des colonies
autour de Haïfa. Il fonde la Palestine Electric
Company, Ltd qui deviendra plus tard l’Israel
Electric Corporation Ltd. Il participera également
à la création du groupe de combattants sionistes
de la Haganah.
17. Ibrahim Touqan, frère de l’écrivaine et
poétesse Fadwa Touqan (deux livres publiés
en France : Le Rocher et la peine et Le Cri de la
pierre, Asiathèque langues du monde, 1998), est
un poète nationaliste qui a enflammé la Palestine
des années 1930.
18. Depuis 2004, Mawtini d’Ibrahim Touqan
est devenu l’hymne national d’Irak.
19. Souad Qaraman a écrit deux recueils de
poèmes en arabe : Hanin el-Hazar et A’arisha
el-Yasmine. Elle a également traduit deux ro-
mans de l’anglais, l’un de William Cook, l’autre
de Rula Jebril.
20. Shabtai Levy fut le premier maire juif de
Haïfa entre 1941 et 1951, après la mort de Has-
san Bey Shukri. Il était né à Istanbul en 1876
et voyagea en Palestine en 1894, étudia à Petah
Tikva dans la Palestine Jewish Colonization As-
sociation (PJCA) et devint avocat. Il s’installa à
Haïfa en 1905.
21. David Hacohen, Time To Tell: An Israeli
life, 1898-1984, Herzl Publication, Cornwall
Books, USA, 1985.
22. D’après Catherine Lucas, Palestine, la der-
nière colonie ?, Berchem, EPO, 2003, à partir
de fin 1938, la milice de Wladimir Jabotinski,
fondateur du mouvement révisionniste IZL, Ir-
gun Zvai Leumi (Ordre national de militants),
commet des attentats, non seulement contre les
Arabes mais également contre l’administration
britannique. Après la répression de la Grande
Révolte (1936-1939), l’Irgoun, faction d’ex-
trême droite se retire de la Haganah. La majo-
rité du mouvement sioniste, sous la direction de
Ben Gourion, poursuivra sa collaboration avec
les Britanniques et en profitera pour continuer à
développer l’armée sioniste, la Haganah.
23. Par radio, la Haganah diffusa des messages
annonçant que le jour du Jugement dernier était
arrivé et appelant la population à pousser ceux
qu’ils appelaient « les étrangers criminels » (à sa-
voir les Palestiniens) à quitter la Palestine. Ter-
roriser la population arabe palestinienne par des
attaques militaires, des appels radio, etc. faisait
partie de leur stratégie.
24. C’est par Haïfa que la Haganah reçut le
ravitaillement en armement qui lui permit
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