| ENVIRONNEMENT
Ces pertes sont principalement
dues à des règles sanitaires strictes
qui ne sont pas compressibles.
Nouvelle réglementation
Le parlement français a adopté, le
11 février 2016, la loi relative à la
Lutte
contre
le
gaspillage
alimentaire. Cette disposition
législative contraignante oblige les
grandes surfaces à donner leurs
invendus alimentaires à une
association caritative. « Au total, ce
sont plus de 10 millions de repas
qui ont pu être ainsi partagés à des
personnes nécessiteuses». (1)
Des produits inconnus
Le temps consacré par les ménages
français à la cuisine quotidienne
diminue constamment. En effet, en
2010, l’INSEE révèle que les
français consacraient à la cuisine,
en moyenne, 18 minutes de moins
par jour qu’en 1986 ! La raison
principale ? Une consommation
croissante de plats préparés ayant
pour
conséquence
une
méconnaissance des produits
alimentaires (fruits, légumes,
viandes,
...).
Les
produits
alimentaires sont alors gaspillés par
méconnaissance ; ils ne sont pas
achetés par les clients dans les
supermarchés ou ne sont pas
consommés par les ménages une
fois achetés. Malgré l’existence de
sites de recettes en ligne tels que
Marmiton ou 750gr.com, le
phénomène risque de perdurer.
Confusion
emballages
date
sur
Deux dates existent : La
première la « DDM »
anciennement « DLUO » (Date
limite d’utilisation optimale)
exprimée par la mention « A
consommer de préférence avant
le … » indique qu’une fois la date
dépassée le produit a perdu tout
ou
partie
des
qualités
nutritionnelles ou qualitatives.
Alors que la seconde, la « DLC «
exprimée par la mention « A
consommer
jusqu’au
…
» indique qu’une fois dépassée
la consommation du produit
devient dangereux pour la santé
du consommateur.
Des mécanismes psychologiques
entrent en jeu (2):
la volonté de donner une
bonne image aux autres par
ses achats, l’envie de changer
son
comportement
alimentaire en achetant des
produits que l’on n’a pas
l’habitude d’acheter mais qui
crée un besoin et finissent
jetés une fois rentré chez soi
la disparition de toute
culpabilité lorsque l’on jette
un produit au compost.
On peut remarquer que tous les
supermarchés
proposent
seulement
des
légumes
« beaux » et gâchent les légumes
« moches » alors qu’ils sont tout à
fait comestibles.
Suppression ou transformation
(source : alimentation-gouv.fr)
Le risque de confusion entre la
DDM et la DLC est élevé. De ce
fait, de nombreux produits
alimentaires sont jetés à la
poubelle par le consommateur
par erreur.
Méconnaissance de la valeur des
produits Quantité, qualité
Les consommateurs peuvent
ressentir
un
sentiment
d’abondance et une vision erronée
de la valeur réelle des produits. En
effet, les industriels de l’agro-
alimentaire
proposent
aux
ménages à n’importe quelle saison,
une grande diversité de produits
alimentaires à prix très attractifs.
Le risque est alors élevé d’acheter
plus que nécessaire, de laisser
s’abimer les produits dans le
frigidaire et de les jeter facilement.
L’Etat agit pour éveiller les
consciences par l’intermédiaire de
publicités telles que celle-ci : Les formats des emballages doit
être repensés. Pour le Conseil
National de l’emballage il faut : «
Concevoir des produits et leurs
emballages qui répondent à la
juste
dose
du
besoin
consommateur ». La psychologie
du consommateur est un facteur
du
gaspillage
alimentaire
alimentée par le marketing. Mia
Birau
et
Corinne
Faure
démontrent que le marketing
joue
un rôle dans la volonté des
français
à
consommer
d’avantage.
Les produits vendus sans
emballage se développent, dans
certains magasins (3) on achète
des céréales en amenant ses
propres contenants, ce qui
permet aux clients de se rendre
compte de ce qu’ils achètent
réellement.
Or,
l’ajout
d’emballage permettrait de
mieux cibler les besoins en
proposant des formats différents,
plutôt qu’un format plus grand
avec moins d’emballage. (4)
Les déchets plastiques peuvent
être modifiés pour s’inscrire dans
le développement durable. Le
Conseil Nationale de l’emballage
a formulé les transformations
possibles pour que les emballages
puissent
perdurer,
de
la
conception à l’information en
passant par l’allongement du
cycle de vie de l’emballage (5).
Une alternative aux
sacs
plastiques est l’utilisation de sacs
n’ayant pas d’impact sur
l’environnement. C’est le cas des
sacs “FEEDitBAG” d’Edeka (une
chaîne
de
supermarché
allemande). (6)
Ce sac permet de faire pousser
des légumes s’il est enterré,
grâce aux graines qui le
composent.
Partenariats et
technologies
nouvelles
La réduction des déchets
s’appuie sur la création de
partenariats
avec
des
associations pour récupérer les
invendus et les redistribuer à
bas prix et les nouvelles
technologies permettent de
nouer de nouveaux partenariats
via l’utilisation d’applications
mobiles telles que Zéro Gâchis
qui permet de trouver des
invendus à bas prix. Le concept
Ooho (7) est né (de Skipping
Rocks Lab) proposant de l’eau
sous forme de bulle, composée
d’algues et de chlorure de
calcium, s’inspire de la cuisine
moléculaire. Pour le moment
des inconvénients freinent sa
commercialisation : la question
du format, de la logistique et de
l’hygiène.
“Nous sommes tous des
habitants de la Terre avant
d’être des citoyens d’un
pays”. (8)
Peut-on alors espérer dans les
prochaines
décennies
un
développement
des
supermarchés sans emballages
et moins de gâchis via les
nouveaux
concepts
cités
précédemment ? Ou, les
entreprises
refuseront
de
laisser de côté leurs emballages
qui portent leur marque de peur
de ne plus fidéliser ?
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