EDITORIAL
Par Redouane Malek
L ’ indépendance formelle n ’ est pas une indépendance réelle
Le mois de mai 1971 restera à jamais , une date mémorable pour les jeunes ingénieurs et techniciens algériens issus des premières promotions de l ’ Institut Algérien du Pétrole , qui malgré eux se sont retrouvés face à un gigantesque défi , qu ’ ils ne s ’ attendaient pas à croiser de si tôt .
Deux mois auparavant l ’ Algérie indépendante décidait de prendre le contrôle de ses richesses pétrolières et Boumediene ne cessait de clamer que « l ’ indépendance formelle n ’ est pas une indépendance réelle », il passa à l ’ action en mettant à l ’ épreuve ces jeunes sur lesquels reposa alors le devenir , la destinée du pétrole algérien . Le défi ne fut pas facile mais il fut relevé grâce à la foi et à la détermination qui animait ces jeunes cadres qui mirent de côté leurs intérêts personnels et s ’ investirent pleinement dans l ’ aventure .
Cette ressource humaine post indépendance , fruit d ’ une émanation révolutionnaire authentique , a impressionné le monde pétrolier , dont les ténors allèrent même jusqu ’ à les courtiser pour les débaucher et les recruter quelque part dans des compagnies pétrolières renommées .
Le courage politique des uns et des autres , qu ’ il soit allié ou opposé , était bien visible et démonstratif , ce qui a forcément donné une transparence à la stratégie engagée et permis à cette génération de jeunes Algériens d ’ assurer pleinement ses engagements sur le terrain .
De nos jours hélas , ce creuset dans lequel se sont formés ces élites , l ’ IAP de Hassi- Messaoud demeure complètement abandonné et son infrastructure livrée aux intempéries alors que le potentiel pétrolier national a du mal à dénicher des techniciens locaux compétents pour son fonctionnement .
Le marché pétrolier pour le mois de février quant à lui est resté stable et répond pour le moment aux aspirations du pacte de Vienne , même si des fluctuations vers le bas sont enregistrées par moment , mais n ’ affectent pas les grands équilibres recherchés , ceux d ’ un baril à 55 / 60 dollars .
L ’ Algérie s ’ engage par ailleurs dans un mégaprojet de raffinage pour compenser les risques de pénuries de carburant , face à l ’ explosion du parc des véhicules . Le risque est alors grand de voir l ’ Algérie avec une politique de sauvetage de la consommation interne , mettre en péril sa propre stratégie de conservation de ses parts de marché à l ’ international .
Il y a lieu de prendre Gare à cela , au risque de créer le naufrage au sein même de nos réserves .
OIL & GAS business / NUMÉRO 23 / mars 2017 / 3