EDITORIAL
Par Redouane Malek
Le certain , l ’ aléatoire et la gouvernance
Face à l ’ ampleur de la crise économique qui s ’ installe dans la durée , le pays est face à une réalité certaine . Une réalité qui n ’ est pas à vrai dire propre à l ’ Algérie . Cette onde de choc a fort heureusement réveillé les bonnes volontés avec un sursaut et une prise de conscience à même de faire face aux défis qui sont là .
Une réalité et de nouveaux défis qui doivent amener une nouvelle configuration des cercles de réflexion et de décision au sein de la sphère de l ’ économie en général .
Dans le domaine de l ’ énergie , cette situation est d ’ autant plus complexe , que la panacée du pétrole est pointée du doigt , comme une malédiction à l ’ origine des difficultés présentes et à venir , car ayant « empêché » d ’ une façon ou d ’ une autre la création de richesse autrement que de l ’ Etat-Providence .
Les options ou solutions qui sont aujourd ’ hui préconisées de manière soudaine , sont partagées entre les partisans d ’ une réduction « ordonnée » des dépenses publiques , ceux de la mise à mort des subventions et ceux que les transferts sociaux en abondance effraient . À savoir , le gouvernement , le patronat et les experts en économie .
Faut-il pour autant se détacher de tout au point de se retrouver face à une autre crise , celle de la confiance ? Les discours actuels tournent tous autour de nouvelles options et des orientations inédites , qui mettent à mal les longues années où le pétrole régnait en maitre absolu au cœur de l ’ économie nationale .
La thèse de ceux qui défendent l ’ option des investissements tous azimuts dans l ’ amont pétrolier , les défenseurs d ’ un cap qui maintiendrait les investissements vaille que vaille , sont frappés d ’ ostracisme . : « Dis ce que tu veux , fais ce que tu veux , mais tu ne feras que ce que tu peux .» Ce vieil adage Arabe illustre bel et bien la nouvelle réalité , qui nous renvoie au rôle moteur que le secteur de l ’ énergie devra encore continuer à assumer , en attendant que les autres instruments tant attendus , commencent à produire de la richesse et à porter leurs fruits .
Pour l ’ heure , les pronostics des analystes , qui voudraient voir en 2016 une embellie sur les marchés pétroliers , balayent les incertitudes . Pour combien de temps encore ?
Cet optimisme affiché , voudrait dire que « la gouvernance énergétique ne soit pas un vain mot ». Il est urgent pour le secteur de l ’ énergie d ’ engager une véritable action de choc afin de mettre un terme à la consommation folle et déraisonnée de l ’ énergie , une énergie que nous produisons et une autre que nous importons en devises fortes , sonnantes et trébuchantes .
La régulation de la mobilité routière , la lutte contre la contrebande du carburant aux frontières , la remise à niveau de la consommation d ’ énergie qui enregistre un « boom » du à l ’ explosion du parc logement , des habitudes de consommation outrancières « re-posent » le problème des enjeux de la sécurité énergétique pour un développement durable , voire le développement tout court .
OIL & GAS business / NUMÉRO 08 / octobre 2015 / 3