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Face à de nombreux défis
Boutarfa , un manager à la tête de l ’ énergie
Par Aicha SAIDI
Noureddine Boutarfa , a été désigné à la tête du secteur de l ’ Energie à la faveur du dernier remaniement partiel du gouvernement . Une désignation qui a en quelque sorte mis une sensible note d ’ apaisement pour le devenir de ce secteur vital pour l ’ économie en Algérie et dont certains cercles ont ouvertement évoqué le naufrage depuis un an . Noureddine Boutarfa , nouveau ministre de l ’ Energie est un personnage atypique . Ingénieur en électricité il est surtout connu du grand public par ses sorties médiatiques qui détonnent toujours sur le politiquement correct . Patron de la puissante Société publique de l ’ Électricité et du Gaz ( Sonelgaz ), depuis plus de douze ans , il a fait ses armes au sein du groupe en succédant au très charismatique PDG Abdelkrim Benghanem , dont il a hérité la force de convaincre . A son arrivée à la tête du groupe Sonelgaz , ce jeune manager à la frêle silhouette , fait figure de jeune cadre qui suscite le respect . Il frappe fort en adoptant le « parler vrai » pour fustiger les coûts de l ’ énergie jugés extrêmement bas , tout en mettant en avant la santé économique et la pérennité de la société qu ’ il dirige . Longtemps , la nécessité d ’ augmenter les prix de l ’ électricité sera sa ligne de défense pour le maintien de l ’ équilibre budgétaire du groupe Sonelgaz . Il reconnait lui même qu ’ il s ’ agit d ’ une politique très sensible soulignant que « ce n ’ est pas une question facile ».
Eléments de langage
A cet égard , il en agace plus d ’ un , qui lui reprochent de défier le gouvernement . Mais il n ’ en a cure , et va jusqu ’ à dénoncer la vulnérabilité des patrons des grandes entreprises publiques qui dit-il , sont fragilisés dans l ’ exercice de leurs actes de gestion qu ’ il faut nécessairement devoir réformer . On se rappelle , l ’ effet « coup de gueule » très médiatique , lorsqu ’ il affirme au micro de la Chaîne 3 de la Radio algérienne dans l ’ émission « l ’ Invité de la rédaction » : « Nous sommes menacés de comparaître chaque jour devant le juge . » Et de demander haut et fort la dépénalisation de l ’ acte de gestion , véritable épée de Damoclès suspendue au dessus de la tête des managers . Autre question lancinante qui revient souvent dans le langage de Noureddine Boutarfa , la demande toujours plus importante en énergie qui reste à satisfaire , et les délestages qui vont hanter ses nuits et auxquels , il finit par trouver une solution avec la mise en place d ’ un plan de développement qui sera en vérité un plan d ’ urgence avec la mise en place des grandes centrales à cycle combiné pour parvenir à une production de 18 000 mégawatts à l ’ horizon 2017 . Au sujet du dossier ENR , Noureddine Boutarfa a toujours martelé : « On ne va pas foncer les yeux fermés . » Gageons que le nouveau ministre de l ’ Energie saura constamment garder les yeux ouverts à ce sujet . 24 heures après son installation et lors de sa première sortie sur le terrain , le ministre de l ’ Energie a souligné la disponibilité des entreprises du secteur à assurer un été sans perturbation dans l ’ alimentation en énergie électrique . Interrogé sur son plan de travail pour le secteur , en pleine période de faiblesse des prix du brut , le ministre s ’ est contenté de répondre pragmatiquement , qu ’ il « faut attendre pour voir , et faire preuve de discernement ». •
6 / OIL & GAS business / NUMÉRO 16 / juin 2016