Oil&Gas Buisiness Issue Volume 14 | Page 8

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Del Pino a estimé que la décision de gel ne constitue qu ’ une étape et une qu ’ une décision de réduction pourrait être prise après , si un prix d ’ équilibre n ’ est pas atteint .
La réduction de la production de pétrole en Chine
L ’ action de gel qui doit être décidée le 17 avril va avoir un soutien inattendu de la part d ’ un pays qui n ’ entretient pas de relation particulière avec l ’ OPEP et qui est le deuxième consommateur de pétrole brut dans le monde . Selon des données officielles , la production de pétrole brut de la Chine va baisser sensiblement durant l ’ année 2016 . Selon des données publiées le 6 avril par l ’ administration chinoise , la Chine envisage d ’ augmenter la production de gaz naturel de 13,26 % en 2016 et de baisser la production de pétrole brut afin de porter la part du gaz naturel dans le mix énergétique à 6,3 %. La production de pétrole brut sera de 200 millions de tonnes en 2016 , soit 4 millions de barils par jour et la production de gaz naturel de 144 milliards de mètres cube par an . La production de pétrole brut qui était de 214,74 millions de tonnes en 2015 va ainsi baisser de 6,86 %, soit 275 000 barils par jour environ . Cette baisse de la production proviendra de puits non rentables et du déclin de certains champs matures . La réduction de la production sera l ’ œuvre de trois compagnies chinoises , Petrochina , Sinopec et CNOOC . A cela , il faut ajouter les prévisions de baisse
Il restera encore la question des stocks importants qui doivent être épongés avant que le prix du pétrole retrouve un niveau appréciable . Pour l ’ instant l ’ objectif d ’ un baril de pétrole à 60 dollars vers la fin de l ’ année 2016 est réaliste .
naturelle de la production russe de pétrole d ’ environ 55 000 barils par jour en 2016 . Dans plusieurs régions du monde , les compagnies procèdent à la fermeture de puits non rentables avec les prix du pétrole actuels . Ce sont généralement des puits qui donnent une faible production de pétrole brut . Une étude du cabinet Wood Mackenzie rendue publique au mois de février dernier avait établi que selon les données de production et les coûts dans environ 10 000 champs de pétrole , 4 % environ de la production globale de pétrole ne sont pas rentables . Cette donnée concerne une production de 3,4 millions de barils par jour . Au delà de la réunion du 17 avril qui peut apporter un soutien psychologique au prix du pétrole par une action de gel , le marché va amorcer à la fin du premier semestre 2016 , un début de rééquilibrage qui devrait agir sur les cours . Lors de son dernier rapport l ’ Agence Internationale de l ’ Energie avait estimé que l ’ équilibre du marché va être atteint à partir du second semestre avec un surplus de l ’ offre qui va passer de 1,9 millions de barils par jour durant le premier trimestre 2016 à 0,2 million de barils par jour au second semestre 2016 . Il restera encore la question des stocks importants qui doivent être épongés avant que le prix du pétrole retrouve un niveau appréciable . Pour l ’ instant l ’ objectif d ’ un baril de pétrole à 60 dollars vers la fin de l ’ année 2016 est réaliste . •
La reprise des prix du pétrole sera-t-elle durable ?
Les prix du pétrole ont enregistré une reprise au cours des dernières semaines . Ils sont passés de 28 dollars le baril à la mi-janvier à environ 40 dollars le baril ces derniers jours . Si , d ’ une part , un éventuel gel de leur production par certains producteurs pourrait avoir contribué à la reprise , il y a , d ’ autre part , des signes qui indiquent que le marché a retrouvé un certain équilibre . La croissance de la demande s ’ avère robuste et les producteurs américains dont les coûts d ’ exploitation sont élevés réduisent leur production . L ’ on s ’ attend à à ce que le rééquilibrage se poursuivre et que les prix du pétrole reprennent du poil de la bête . Ils devraient s ’ établir dans une moyenne de 41 dollars en 2016 , 51 en 2017 et 56 en 2018 . Selon les estimations de l ’ Agence internationale de l ’ énergie ( AIE ), les marchés pétroliers ont dû faire face à un excédent d ’ approvisionnement de 1.8m barils par jour ( b / j ) en 2015 . Quatre facteurs sont susceptibles de déterminer la manière dont cette offre excédentaire sera éliminée , et orienteront donc les marchés du pétrole à court terme . En premier lieu , la forte croissance de la demande ( qui a atteint 1,8m b / j en 2015 , ce qui représente le plus haut niveau en cinq ans ) se maintiendra-t-elle ? Deuxièmement , quelle sera la réaction des producteurs de schistes américains ( dont les coûts d ’ exploitation sont élevés ) face à la baisse des prix , qui rend certains de leurs gisements non viables ? Troisièmement , quelle quantité de pétrole supplémentaire l ’ Iran mettra-t-il sur le marché après la levée des sanctions ? Quatrièmement , quelle réponse les autres pays de l ’ OPEP apporteront-ils face à la faiblesse des prix ? Nous examinons dans ce qui suit l ’ impact de ces facteurs sur l ’ évolution des prix en 2016-17 .
8 / OIL & GAS business / NUMÉRO 14 / Avril 2016