Oil&Gas Buisiness Issue Volume 14 | Page 6

actualité

Réunion de l ’ OPEP à Doha

La rivalité Arabie Saoudite-Iran plombe les cours

Par Lies Sahar

La rivalité entre l ’ Arabie Saoudite et l ’ Iran continue d ’ influer sur les cours pétroliers et de gêner les initiatives pour un redressement des prix à la veille d ’ une réunion programmée pour le 17 avril dernier à Doha , capitale du Qatar , pays qui assure la présidence de l ’ Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole pour l ’ année 2016 . Alors que l ’ opinion était assurée d ’ une action concertée et d ’ un consensus sur un gel de la production de pétrole entre les pays de l ’ OPEP et plusieurs pays producteurs de pétrole importants comme la Russie non membres de l ’ OPEP , une voix discordante s ’ est élevée pour remettre en cause une situation qui semblait acquise . Cette voix est celle de l ’ homme fort actuellement en Arabie Saoudite , Mohammed Ben Salman . Le viceprince héritier du royaume et fils du Roi . Il est aussi en charge de la politique pétrolière et économique du Royaume . Dans un entretien accordé à Bloomberg , le vice prince héritier a déclaré que L ’ Arabie saoudite ne gèlera le niveau de sa production de brut que si l ’ Iran et d ’ autres grands producteurs le font . « Si tous les pays y compris l ’ Iran , la Russie , le Venezuela , les pays membres de l ’ OPEP et tous les principaux producteurs décident de geler leur production , nous serons avec eux » a indiqué

Mohammed Ben Salman à l ’ agence Bloomberg . Cette déclaration avait fait reculer les prix du pétrole d ’ environ 4 % dans la même journée . Pourtant plusieurs déclarations de responsables de pays de l ’ OPEP avaient laissé entendre l ’ existence d ’ un consensus puisque l ’ Iran aurait été autorisé à augmenter sa production à partir du mois de janvier , date de la levée des sanctions
Le marché , même s ’ il est à l ’ écoute de la préparation de la réunion du 17 avril , semble commencer à s ’ aligner sur les fondamentaux . La baisse des stocks américains d ’ environ 4,7 millions de barils durant la première semaine d ’ avril a fini par faire repasser le baril de Brent au dessus des 40 dollars .
occidentales , pour retrouver son niveau de production d ’ avant l ’ introduction de ces mêmes sanctions en 2012 . Or selon des responsables iraniens , le niveau de 4 millions de barils par jour d ’ avant les sanctions ne pourra pas être retrouvé avant le second semestre 2017 . Le recul s ’ est poursuivi les jours suivants faisant que le baril de Brent qui était au dessus des 40 dollars est redescendu à 39 dollars pour ensuite baisser de nouveau à 37 dollars quelques jours plus tard . Le doute introduit par la déclaration du vice prince héritier a fini par faire admettre au marché l ’ absence d ’ un consensus .
L ’ intrusion du vice prince héritier saoudien
Cet épisode n ’ augure rien de bon pour la suite des événements puisque même dans le cas d ’ un accord le 17 avril entre pays producteurs , membres ou non de l ’ OPEP , des divergences pourraient apparaitre sur son application . La déclaration du responsable saoudien qui avait tiré les prix vers le bas a été ensuite contrebalancée par une déclaration de la représentante du Koweït à l ’ OPEP faite le 5 avril et qui estimait que des indications positives montraient qu ’ un accord sur le gel de la production allait être conclu au cours de la réunion du 17 avril . « Il y a des indications positives signifiant qu ’ un accord sera trouvé au cours de la réunion ... un accord initial sur le gel de la production « avait déclaré Nawal Al Fuzaia citée par la presse , en ajoutant qu ’ elle s ’ attendait à ce que le marché pétrolier trouve un équilibre durant le second semestre de l ’ année 2016 avec un baril de Brent dont le prix se situerait en moyenne entre 45 et 60 dollars jusqu ’ en 2018 . Cette intervention de la responsable qui est considérée comme le numéro deux du ministère du pétrole koweitien avait
6 / OIL & GAS business / NUMÉRO 14 / Avril 2016