Oil&Gas Buisiness Issue Volume 13 | Page 47

INTERMEDE

femmes de ce vaste pays …

leurs bras ; j ’ en ai pris des baisers , j ’ en ai pris jusqu ’ à l ’ étouffement . Sous les flocons de Sétif , blancs comme le cœur des enfants , par un jour d ’ hiver , au milieu de la chaleur des nobles chaumières , je me suis réchauffé le cœur de rire et d ’ amitié . Et puis c ’ est le Djurdjura , l ’ imposant pays des hommes libres , descendant tout droit des premiers Amazighs de cette terre mille fois sacrée , qui m ’ offrit l ’ hospitalité sous l ’ olivier centenaire . Je repris ma marche . Vers le Sud . Sous l ’ ombre des palmeraies , des coupoles , des mosquées , vielles de mille ans , je me suis assoupi . De Béchar à Oued Souf , en passant par Adrar , Ouargla et jusqu ’ à Tamanrasset . Le soleil et les fleurs du printemps m ’ accompagnèrent le long de l ’ atlas Blidéen . L ’ Ouarsenis , le dompteur des troupes de l ’ OTAN , à pieds , je l ’ ai traversé en chantant « de nos montagnes s ’ est élevée la voix des hommes libres … » Oh ! si vous avez vu la plaine de Réchaïga , l ’ autre Mitidja , plat pays , à perte de vue , vergers après vergers jusqu ’ à Tiaret , le réservoir du blé et des pur-sang . Là-bas , un peu plus en bas , la sœur de Tagdempt , Mascara la rebelle , où résonnent toujours la voix d ’ Abdelkader . Dans les venelles de Baba Ali je me suis promené , visité le passé , et par la porte de Saïda je la quittai . Les acacias , le long des rues , m ’ intriguent par leur alignement et leur parfum . Le cadran du soleil où je lis : « Fais comme moi , ne compte que les heures ensoleillées . » Dans les cafés de Saïda , le thé est servi dans des théières , pleines de menthe , sur les terrasses en face de la belle mairie . Saïda porte du désert ? Mais elle est tellement ombragée qu ’ on s ’ y croirait dans un jardin . Sidi-Bel-Abbès en suivant les méandres du Mekkera . La nuit ça donne envie d ’ y rester , d ’ y vivre , d ’ y mourir . Oran la ville moite . Oran la méditerranéenne . Oran la future mégapole des affaires et des arts . Dans ses rues , j ’ ai flânées , les mains derrière le dos . Le long du front de mer , la brise chatouille le visage de bien-être . En bas , le port laisse monter sa douce grogne ; et , penché , l ’ envie de voir le monde effleure mes rêves du haut de la rampe . Par la côte , je rejoignis Mosta . Murustaga , avec les mimosas , m ’ accueillit à bras ouverts . De son charme , je fus épris . De sa propreté , je fus étonné . De son hospitalité , je fis beaucoup d ’ amis . De son histoire , j ’ appris de belles choses . De son air marin , je m ’ emplis les poumons . Ténès , puis Cherchell , la ville des rois Juba ,
Les acacias , le long des rues , m ’ intriguent par leur alignement et leur parfum . Le cadran du soleil où je lis : « Fais comme moi , ne compte que les heures ensoleillées . »
la ville musée , me fit un passage vers Tipasa , et enfin Alger m ’ ouvrit ses portes . Par Babel-oued , Bab-Azoun , Bab-jdid , et les rues qui montent , m ’ offrent des panoramas que seule Alger peut en avoir . Et la plus belle baie du monde , du haut des Tagarins , la nuit , laisse les poètes rêveurs , les artistes figés , les écrivains et les nostalgiques pleins d ’ émerveillements . Et je viens , à vous tous , hommes et femmes de ce vaste pays , de vous conter mon plus beau poème que j ’ ai écrit … Ô ma mère l ’ Algérie ! •
OIL & GAS business / NUMÉRO 13 / Mars 2016 / 47