Oil&Gas Buisiness Issue Volume 13 | Page 35

LE GRAND ENTRETIEN faible par rapport aux autres catégories de la population dans le monde entier et le vote en est l ’ exemple édifiant . L ’ Algérie ne fait pas exception par rapport à un tel constat . Les jeunes se retrouvent généralement , et pour diverses raisons , en marge notamment des sphères des décisions politiques , ce qui est de nature à renforcer davantage le sentiment de désintéressement et le manque de confiance dans la politique . Une autre étude nationale menée par l ’ Université de Constantine auprès des jeunes des deux sexes , montre que les jeunes semblent relativement curieux vis-à-vis de l ’ information politique mais que leurs connaissances de la politique semblent faibles . La participation des jeunes à la politique est extrêmement faible puisque seuls 16,5 % des jeunes ont affirmé activer politiquement , 11,7 % seulement ont déclaré assister aux regroupements ou meetings politiques , 11 % des jeunes ont adhéré à un parti politique , la même proportion a déjà participé à des campagnes électorales et seulement 4 % des jeunes ont reconnu avoir déjà déposé leur candidature à des élections . Aussi , parmi les jeunes interrogés 30 % seulement disent qu ’ ils ont l ’ habitude de voter , alors que 58 % ne l ’ auraient jamais fait . Pour ce qui est de l ’ adhésion aux partis politiques , 67 % des jeunes interrogés disent ne pas souhaiter le faire . Dans le même temps , plus de 80 % des jeunes admettent que le nationalisme est une valeur importante , à peine 9 % d ’ entre eux pensent que les élus des partis politiques sont fidèles à leurs engagements et que 10 % des jeunes déclarent que les élus les représentent réellement . Néanmoins , les jeunes semblent être fortement sensibilisés puisque plus de 60 % pensent que le changement s ’ opèrera par les jeunes . Aussi , 60,5 % sont d ’ accord avec les grèves des syndicats comme moyen de revendication , si bien qu ’ une grande majorité d ’ entre eux ( 76,1 %) estime qu ’ il existe encore beaucoup de discrimination en Algérie .

Du côté du PNUD , l ’ outil d ’ intervention annuel reste le Rapport sur le développement humain . Une référence annuelle très attendue . Celui de 2014 met en exergue deux écueils : la résilience , soit la capacité à rebondir en cas de crises ou de perturbations , et la vulnérabilité .
Le système de valeurs et de représentations constitue le socle de référence qui guide les choix de tout individu dans sa vie . Les jeunes , même s ’ ils ne constituent pas un groupe homogène , ont des opinions sur le présent et l ’ avenir du fait qu ’ ils appartiennent à des systèmes de valeurs dans lesquels ils puisent leur perception mais , auxquels ils apportent , également , des changements .
En quoi croit le jeune algérien ? Par quoi il est motivé et qu ’ attend-il de la vie ? L ’ enquête mondiale sur les valeurs offre une base d ’ analyse intéressante à même d ’ aider les policy makers à comprendre les changements dans les croyances , les valeurs et les motivations des personnes à travers le monde . Pour l ’ Algérie , celle-ci a été effectuée à deux reprises : en mars 2002 et janvier 2014 . La majorité écrasante des jeunes enquêtés disent être fiers d ’ être algériens , une opinion partagée avec les autres catégories d ’ âge . Ce sentiment se maintient dans le temps comme le plus dominant , voire en légère augmentation ( 94,8 % des jeunes en 2014 contre 93,5 % en 2002 ). Il semble que le sentiment d ’ appartenance à la nation prend le dessus par rapport à l ’ appartenance à la communauté locale ou même au fait de se sentir comme citoyen du monde et ceci pour toutes les catégories d ’ âge . Parmi les constantes auxquelles fait constamment référence le jeune algérien de 18-29 ans influant considérablement la constitution de ses priorités dans la vie , on retrouve trois valeurs qui se détachent significativement : la famille , la religion et le travail , avec des scores de 90,3 %, 89,5 % et 75,2 %, respectivement . Le loisir et les amis ont également été cités mais avec des proportions moindres . Aussi , les associations et les organisations à but non lucratif ne sont pas bien vues par les jeunes , à l ’ exception des associations à but humanitaire qui enregistrent un score de confiance appréciable de 44 %. •
OIL & GAS business / NUMÉRO 13 / Mars 2016 / 35