Nouvelle Cité Afrique Ouest N.2-17 12 NCA Avril-mai-juin 2017 | Page 5

Avril 2017 par Letizia Magri l’inconnu bénit le pain et le partage avec eux. À ce geste, ils le reconnaissent : le Crucifié qui était mort est maintenant res- suscité. À l’instant, l’inconnu disparaît à leurs yeux et les deux disciples retournent à Jérusalem annoncer la grande nouvelle aux apôtres. Nous connaissons nous aussi décep- tions, indignations et découragements face aux injustices frappant les innocents. Souffrance et obscurité ne manquent pas non plus dans notre vie. Comme nous ai- merions rencontrer quelqu’un cheminant avec nous, prêt à nous comprendre et nous éclairer ! Pour rester plus près de nous, Jésus, l’Homme-Dieu, a accepté librement de connaître toutes les formes de souffrance, jusqu’au sentiment d’abandon de son Père  1 . Par sa confiance dans l’amour de Dieu, il est allé au-delà, s’abandonnant de nouveau à son Père dont il a reçu une vie nouvelle. « Jésus est présent en tout ce qui nous fait souffrir. Essayons alors de le reconnaître dans toutes les angoisses et les souffrances, les nôtres et celles des personnes que nous côtoyons. Il les a faites siennes. Faisons quelque chose pour soulager la douleur de Jésus en ceux qui souffrent. En outre nous en éprouverons une grande joie, une nouvelle plénitude de vie  2 . » Un enfant de sept ans raconte : « Cela m’a fait mal, quand mon papa est allé en prison, mais j’ai aimé Jésus en lui. Alors je n’ai pas pleuré devant lui lorsque nous sommes allés lui rendre visite. » Une jeune femme : « J’ai accompagné mon mari Roberto au cours des derniers mois de sa vie, après un diagnostic sans 1 2 Parole de Vie espoir. Je ne l’ai pas quitté un instant. En le voyant, je voyais Jésus. Roberto était vraiment en croix. » Leur amour réciproque est devenu lumière pour leurs amis. « L’expérience vécue avec Roberto, raconte l’un d’eux, nous a entraînés à le suivre vers Dieu. Souvent nous nous de- mandons quel est le sens de la souffrance, de la maladie et de la mort. Je crois que tous ceux qui ont parcouru ce chemin de souffrance aux côtés de Roberto ont trou- vé clairement la réponse. » Ce mois-ci, tous les chrétiens célébre- ront le mystère de la mort et de la résurrec- tion de Jésus le même jour. C’est une oc- casion pour raviver notre foi dans l’amour de Dieu, qui nous permet de transformer la souffrance en amour. Chaque détache- ment, séparation, échec, la mort même, peut devenir, pour nous aussi, source de lumière et de paix. Paul Claudel disait : « Dieu n’est pas venu supprimer la souf- france. Il n’est même pas venu l’expliquer. Il est venu la remplir de sa présence. » Sûrs de la proximité de Dieu, en toute situation, redisons avec foi la prière des disciples d’Emmaüs  : «  Reste avec nous car le soir vient. » Cf. Mt 27,46 ; Mc 15,34. Cf. Chiara L ubich , Commentaire de la Parole de vie d’avril 1999. Edition Afrique de l’Ouest 5