Avril 2017
par Letizia Magri
l’inconnu bénit le pain et le partage avec
eux. À ce geste, ils le reconnaissent : le
Crucifié qui était mort est maintenant res-
suscité. À l’instant, l’inconnu disparaît à
leurs yeux et les deux disciples retournent
à Jérusalem annoncer la grande nouvelle
aux apôtres.
Nous connaissons nous aussi décep-
tions, indignations et découragements
face aux injustices frappant les innocents.
Souffrance et obscurité ne manquent pas
non plus dans notre vie. Comme nous ai-
merions rencontrer quelqu’un cheminant
avec nous, prêt à nous comprendre et nous
éclairer !
Pour rester plus près de nous, Jésus,
l’Homme-Dieu, a accepté librement de
connaître toutes les formes de souffrance,
jusqu’au sentiment d’abandon de son
Père 1 . Par sa confiance dans l’amour de
Dieu, il est allé au-delà, s’abandonnant
de nouveau à son Père dont il a reçu une
vie nouvelle. « Jésus est présent en tout
ce qui nous fait souffrir. Essayons alors
de le reconnaître dans toutes les angoisses
et les souffrances, les nôtres et celles des
personnes que nous côtoyons. Il les a
faites siennes. Faisons quelque chose pour
soulager la douleur de Jésus en ceux qui
souffrent. En outre nous en éprouverons
une grande joie, une nouvelle plénitude de
vie 2 . »
Un enfant de sept ans raconte : « Cela
m’a fait mal, quand mon papa est allé en
prison, mais j’ai aimé Jésus en lui. Alors
je n’ai pas pleuré devant lui lorsque nous
sommes allés lui rendre visite. »
Une jeune femme : « J’ai accompagné
mon mari Roberto au cours des derniers
mois de sa vie, après un diagnostic sans
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Parole de Vie
espoir. Je ne l’ai pas quitté un instant.
En le voyant, je voyais Jésus. Roberto
était vraiment en croix. » Leur amour
réciproque est devenu lumière pour leurs
amis. « L’expérience vécue avec Roberto,
raconte l’un d’eux, nous a entraînés à le
suivre vers Dieu. Souvent nous nous de-
mandons quel est le sens de la souffrance,
de la maladie et de la mort. Je crois que
tous ceux qui ont parcouru ce chemin de
souffrance aux côtés de Roberto ont trou-
vé clairement la réponse. »
Ce mois-ci, tous les chrétiens célébre-
ront le mystère de la mort et de la résurrec-
tion de Jésus le même jour. C’est une oc-
casion pour raviver notre foi dans l’amour
de Dieu, qui nous permet de transformer
la souffrance en amour. Chaque détache-
ment, séparation, échec, la mort même,
peut devenir, pour nous aussi, source de
lumière et de paix. Paul Claudel disait :
« Dieu n’est pas venu supprimer la souf-
france. Il n’est même pas venu l’expliquer.
Il est venu la remplir de sa présence. »
Sûrs de la proximité de Dieu, en toute
situation, redisons avec foi la prière des
disciples d’Emmaüs : « Reste avec nous
car le soir vient. »
Cf. Mt 27,46 ; Mc 15,34.
Cf. Chiara L ubich , Commentaire de la Parole de
vie d’avril 1999.
Edition Afrique de l’Ouest
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