Coin
des enfants
Parole
de Vie
par Chiara Lubich
L’homme
et les
éléphants
Jadis un homme fit un champ dans la brousse.
Quand le mil fut mûr, tous les jours les éléphants
venaient le manger et l’abîmer. L’homme ne sachant
pas qui faisait cela résolut d’attendre un jour avec son
sabre et de tuer qui viendrait. Il alla dans son champ et
monta sur un arbre. Vers minuit deux éléphants survinrent.
— Je sens quelque chose ici, dit l’un des éléphants.
— Tu es un menteur, il n’y a rien, répondu l’autre. Un
moment après il sentit quelque chose.
— Ah oui ! C’est vrai ! Tu avais raison, dit-il. Ils regardèrent dans l’arbre et y virent
l’homme. Ils l’attrapèrent, donc, avec leurs trompes et le descendirent.
— Qu’est-ce que tu fais ici ?
— Tous les jours, on venait abîmer mon mil. Je me suis mis là pour savoir qui c’était,
mais si j’avais su que c’était vous, les éléphants, je ne serais certainement pas venus.
— Ta réponse nous plaît, lui dirent les élephants, flattés.
— Demande-nous ce que tu veux. Nous te le donnerons.
— Je n’ai besoin de rien pour moi, dit l’homme.
— Mais ma femme, chaque fois qu’elle a un enfant, le voit mourir. Je voudrais bien que
cela n’arrive plus.
— Très bien, dit l’éléphant, je vais te donner un remède pour cela. Il lui donna une
chaîne en fer.
— Quand tu iras chez toi, lui dit-il, frappe la tête de ta femme avec
cette chaîne. La chaîne disparaîtra alors. Et, si ta femme a un enfant
ensuite, il ne mourra plus. L’homme revint chez lui, frappa la tête
de sa femme avec la chaîne et la chaîne disparut. La femme eut
ensuite un enfant. Le jour où elle accoucha, on trouva la chaîne en
fer au cou de l’enfant. Celui-ci survécut.
Depuis cette époque, les femmes cherchent les remèdes pour
mettre au cou de leurs enfants pour qu’ils ne meurent
pas.
Edition Afrique de l’Ouest
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Conte burkinabé