Rue des Beaux-Arts n ° 79- Avril – Mai – Juin 2022
Le public qui va au théâtre n ’ est pas une classe de collège à qui le professeur doit expliquer l ’ usage de mots compliqués ou faire des comparaisons avec l ’ actualité pour faire comprendre le contexte de la pièce .
Moderniser , « revitaliser » une pièce ( comme si elle était en soins intensifs ), doit apporter un sens nouveau : or , ici , les transformations n ’ apportent rien au fond de la pièce , au drame qui se joue entre Hérode , Iokanaan et Salomé .
Faire de Salomé un homme laissait espérer une véritable transgression , une véritable originalité . Qu ’ importe que l ’ on adhère ou non à ce changement de genre , l ’ idée était audacieuse .
Dommage qu ’ elle soit simplement restée au stade d ’ idée .
La pièce réserve tout de même de très beaux moments , et surtout sa fin , où la violence de l ’ ensemble est particulièrement bien représentée par ce sac rempli de sang figurant la tête coupée d ’ Iokanaan que Salomé embrasse avec une ferveur morbide .
A l ’ époque de sa création , la Salomé de Wilde fit scandale et fut interdite .
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