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Rue des Beaux-Arts n ° 79- Avril – Mai – Juin 2022
Il entame une sorte de strip-tease , Hérode lui tourne autour , essaye de le toucher , Salomé esquive , puis , s ’ en suit une véritable course poursuite , sur la table , sous la table , dans un remue-ménage évoquant furieusement Bugs Bunny plongeant dans son terrier pour échapper au chasseur . L ’ irruption du burlesque , du cartoon même , est inattendue , saugrenue , et franchement désolante . 
 La danse de Salomé n ’ a ici aucun mystère , aucune sensualité , aucune morbidité . Si cette agitation est censée représenter la violence et la confusion des sens , elle a manqué son but .
 La robe de bal , vêtement féminin archétypal par excellence , rompt également la dimension transgressive d ’ avoir un homme interprétant Salomé . Si la séduction de Salomé reste féminine , pourquoi la faire interpréter par un homme ?
Réécrire une pièce , proposer un casting multiethnique , changer le genre du personnage titre ; tout cela constitue un projet intéressant , mais encore faut-il qu ’ il soit pertinent .
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