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Rue des Beaux-Arts n ° 79- Avril – Mai – Juin 2022
L ’ originalité de cette version , et son attrait principal , est de faire interpréter Salomé par un jeune homme , Fred Thomas , donnant ainsi à la pièce un caractère homo-érotique assumé . 
 Le texte s ’ en donc trouve transformé , Salomé étant un prince et non plus une princesse .
Mais il ne s ’ agit pas du seul changement . Le texte a été remanié , coupé et agrémenté , comme il se doit de nos jours , des incontournables « fuck » et « shit », dont l ’ absence ferait mourir de honte tout réalisateur . 
 De fait , les personnages portent des costumes contemporains , la pièce ne se jouant pas dans le contexte de la Judée du 1 er siècle . En cela , l ’ ensemble est parfaitement cohérent .
Salomé a donc changé de genre et dit des jurons , mais l ’ essence de la pièce est heureusement préservée , avec ses répétitions et ses images obsessionnelles .
Les personnages , le plus souvent hiératiques , évoluent dans un décor minimaliste et recherché . 
 Avec une économie de place et de moyens , The Lazarus Theatre parvient à créer une ambiance très prenante , avec cette grande table ( ou podium ?) centrale , sur laquelle , et autour de laquelle les acteurs jouent .

Les ballons dorés , les accessoires , les effets de lumière et de son participent à rendre l ’ atmosphère de tension propre à l ’ intrigue .
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