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Rue des Beaux-Arts n ° 79- Avril – Mai – Juin 2022
mouvement ( Act II , p . 42-46 ) se décompose en deux temps : l ’ arrivée de Jack et d ’ Algernon , la réconciliation provisoire des deux couples , scellée par un baiser , lorsque les jeunes filles se rendent compte qu ’ elles ne sont pas fiancées au même homme , puis une dispute entre les personnages masculins et les personnages féminins quand elles s ’ aperçoivent que ni l ’ une ni l ’ autre n ’ est fiancée à quelqu ’ un répondant au prénom d ’ Ernest ; s ’ ensuit une réconciliation entre les jeunes filles qui se retirent dans la maison , Algernon et Jack restant dans le jardin ; le troisième mouvement ( Act III , p . 46-48 ) se conclut par une seconde réconciliation des deux couples après que les hommes ont fait part de leur volonté de se faire ( re ) baptiser Ernest ; l ’ harmonie sera de nouveau brisée par l ’ arrivée de Lady Bracknell ( Act III , p . 48 ). Les entrées et les sorties des personnages imposent un tempo vif à cette danse prénuptiale . La symétrie des mouvements se trouve renforcée par les effets d ’ échos , de parallélismes et de reprises avec variation entre les répliques des différents protagonistes , dans un ensemble de scènes construites en miroir , comme une série de doubles pas de deux :
GWENDOLEN ( To Jack .) For my sake you are prepared to do this terrible thing ?
JACK I am .
CECILY
To please me you are ready to face this fearful ordeal ?
ALGERNON I am . ( Act III , p . 48 )
Ce ballet est si bien chorégraphié qu ’ il signale par là même son propre artifice , ce qui vaut d ’ abord comme subversion des conventions de la société victorienne , qui sont exhibées ici dans toute leur vacuité et leur absurdité : se faire baptiser n ’ a rien d ’ un
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