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Par Danielle Guérin-Rose
Rue des Beaux-Arts n ° 79- Avril – Mai – Juin 2022

1 – Éditorial

Éloge de la laideur

Par Danielle Guérin-Rose

Bien avant d ’ avoir publié ses premières oeuvres , Oscar Wilde s ’ était présenté au monde comme le Prince des esthètes , le théoricien de la Beauté . Et en effet , c ’ était au nom de ce culte raffiné qu ’ il était parti prêcher la bonne parole en Amérique , pour y répandre partout le goût de la beauté , comme une traînée de poudre , dans un pays qui cultivait plus l ’ amour des armes que celui de l ’ art pour l ’ art . Son succès , bien que souvent moqué , l ’ avait poussé de ville en ville pendant un an pendant lequel il avait consolidé et amplifié sa réputation d ’ esthète . De retour en Angleterre , il avait poursuivi sa mission civilisatrice au cours de conférences qui lui permirent tout simplement de gagner sa vie , à présent qu ’ il était marié et allait fonder une famille . Ce prosélytisme allait ensuite se concrétiser dans ses oeuvres , et d ’ une éclatante façon , dans ce qui serait son premier grand succès : « The Picture of Dorian Gray ». Car , qu ’ est-ce que
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