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Rue des Beaux-Arts n ° 78- Janvier – Février – Mars 2022
d ’ époque . D ’ étoffes riches et de belle facture , jusqu ’ aux détails . Chacun des comédiens habite son texte à la perfection et de fait , les joutes verbales fusent et irradient pour notre bon plaisir . Un point d ’ honneur à Lady Bracknell qui est époustouflante , la diablesse ! Que de bons mots , que de mots d ’ esprit , que d ’ épigrammes qui parsèment chacune des flamboyantes répliques .
Le tout est envolé , rythmé à une cadence , une allure éclatante qui nous laisse sans répit dans ce divertissement à la finesse inouie . Nous sommes embarqués dans ce tourbillon d ’ ingéniosités que représente le comique de situation propre à Wilde , au service de la critique de son époque et de la bonne société victorienne . Cette société qu ’ il aimait tant choquer , mais à laquelle il jouissait d ’ appartenir . Toutes ses mièvreries , ses tons afffètés , toutes ces postures précieuses de superfétatoires ...
L ’ Importance d ’ être Constant , si spécifique de cette fin de siècle , met un miroir face à elle ; et la société d ’ alors et d ’ aujourd ’ hui rit , rit , rit , devant cette superficialité de bon ton dont elle est composée .
Ce fut une réussite , un vrai moment de plaisir à voir et savourer encore et encore . Standing ovation ! Merci Oscar .
L ’ Importance d ’ être Constant – Théâtre Hébertot – Paris – Adaptation Pierre Arcan
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