n°77 | Page 77

Rue des Beaux-Arts n ° 77- Octobre-Novembre- Décembre 2021
contribution » Pourrait-elle lui envoyer tout chèque qu ’ elle souhaiterait lui remettre « en faveur de Jean Dupoirier » ? 1
On ne sait pas si Adela Schuster s ’ est exécutée , comme c ’ est probable , mais sa bienveillance ne s ’ arrêta pas là . Elle contribua à réhabiliter la mémoire d ’ Oscar Wilde dans l ’ esprit de son fils Vyvyan qui , jusqu ’ à son entrée à l ’ Université , vécut dans une totale ignorance de ce père infréquentable , dont l ’ œuvre et l ’ existence avaient été complètement occultées par la famille maternelle . Quand Robbie Ross entreprit de présenter au jeune Vyvyan les anciens amis de son père , sa première visite fut pour Adela Schuster . « Elle était devenue une vieille dame , raconte-t-il , et je lui rendis souvent visite dans sa belle demeure de Wimbledon . Mon père avait toujours beaucoup regretté de n ’ avoir pas dédié à miss Schuster une de ses œuvres , de sorte que lorsque la première édition complète fut publiée en 1908 , Robert Ross combla cette lacune en lui dédiant La Duchesse de Padoue . » 2
Après la libération de Wilde , comme il avait perdu le goût d ’ écrire , elle essaya de l ’ inciter à la création en s ’ adressant à More Adey : « Mr . Wilde ne pourrait-il pas maintenant écrire quelques-unes des belles histoires qu ' il avait l ' habitude de me raconter ? ... Je pense que le simple fait de se remémorer certains de ses contes pourrait l ' inciter à aller dans cette direction et lui donner l ' envie d ' écrire ." Wilde fut particulièrement ému de cette marque d ’ intérêt et y répondit par ces mots : « J ' ai été très touché par l ' extrait de la lettre de la Dame de Wimbledon . Qu ' elle garde un souvenir gracieux de
1
2
Margery Ross – Robert Ross , friend of friends , Londres 1952 – p . 74 Vyvyan Holland , Fils d ’ Oscar Wilde , Flammarion , 1955 .
77