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Rue des Beaux-Arts n ° 76- Juillet-Août-Septembre 2021
tailler une bonne réputation et gagnait de l ’ argent , ce qui lui permit , en 1877 , d ’ acheter un terrain dans Tite Street , pour y faire construire une maison . C ’ est là qu ’ Oscar Wilde le rencontra , son riche ami Frank Miles ayant demandé à Edward Godwin de concevoir une maison dans Tite Street , où lui et Oscar pourraient emménager .
On sait la relation intense et tumultueuse qui unit Whistler au jeune Wilde , le peintre d ’ abord intrigué par ce jeune homme original et brillant avec lequel il se plaisait à rivaliser d ’ esprit , et Oscar fasciné par la personnalité flamboyante et par l ’ art incomparable du peintre dont il fréquentait assidument l ’ atelier , jusqu ’ au jour où leur relation se dégradera jusqu ’ à la rupture définitive .
Un autre peintre célèbre vivait dans la rue . John Singer Sargent , issu d ’ une riche famille américaine expatriée , s ’ y était installé en 1886 . Il n ’ était pas aussi narcissique ni aussi voyant que ses deux voisins , mais c ’ était un fin portraitiste doublé d ’ un hôte mondain apprécié , qui participa , avec d ’ autres artistes plus secondaires , à donner du cachet au quartier .
Quant à Oscar Wilde , après avoir quitté Tite Street et la maison de Frank Miles avec pertes et fracas ( le père de Miles lui ayant reproché l ’ immoralité de ses poèmes ), il y revint plus tard après son mariage avec Constance , vivant dans ce qu ’ on appela « The House Beautiful » en raison de sa décoration esthétique et raffinée , jusqu ’ à ce qu ’ il en soit chassé par le scandale , tous ses biens dispersés dans une enchère honteuse qui tenait du saccage et de l ’ hallali , pendant que
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