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Rue des Beaux-Arts n ° 76- Juillet-Août-Septembre 2021
aurait tenté de s ' y asseoir . Les nuages de l ' été alignaient leurs escarpements vertigineux par-dessus les vertes collines . C ’ était un clair et paisible jardin , sans rien de bien particulier . Tel un rosaire qu ’ on roule entre les doigts . Y régnait le cri strident des cigales . Pas d ’ autre bruit . Le jardin était vide . Il était venu , pensa Honda , en un lieu de nul souvenir , de néant . Le plein soleil s ’ épandait sur la paix du jardin ."
Le jardin d ' Oscar Wilde est celui du fugace émerveillé que le tableau va figer . Le jardin de Mishima est celui de l ' ultime libération . Les deux offrent une voie vers la Beauté , quelle soit structurée de Vide , d ’ âme ou de néant .
* sabre japonais traditionnel
Véronique Wilkin
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