n°76 | Page 43

Rue des Beaux-Arts n ° 76- Juillet-Août-Septembre 2021
Comme une Alice de sang , il aurait pu traverser le miroir . Il n ' aurait pas quitté Oscar Wilde . Il l ' aurait entrainé dans son apothéose
Le jour s ' est levé sur le jardin
-My own garden is my own garden – -mon jardin est à moi et à moi seul- Oscar Wilde , The selfish giant - O , fleurs de cerisier ! Tombez en obscures nuees Au point que la vieillesse en perde son chemin- Mishima Yukio Ariwara no narihira 在原業平
La lune s ' est gorgée d ' encre et de sang mais elle est demeurée inchangée . Sous son œil de neige Yukio Mishima a déjoué l ' énigme du koan d ' Oscar Wilde . Il a fait sienne Salomé . Il est devenu l ' égal du maitre tout en lui gardant la révérence que demande la transmission des enseignements dans la tradition bouddhique . Jusque dans leur irréconciliable , Mishima est demeuré wildien .
Peu importe les autres influences , peu importe les langages , les signes et les époques , les traditions , les certitudes et les passions qui sous-tendent des destinées différentes , peu importe les incompréhensions , les reniements , les retours , les autres admirations , toutes aussi importantes , et plus importantes souvent ;
43