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Rue des Beaux-Arts n ° 76- Juillet-Août-Septembre 2021
Pour que la fin de Mishima s ’ inscrive véritablement dans cette esthétique il faudrait ignorer l ’ après et ne garder de lui que l ’ image de l ’ homme qui crie sur un ciel blanc .
Après , il y a d ’ autres images , celles du journal Asahi Shimbun du 26 novembre , et elles témoignent d ’ une boucherie . L ’ illisible réalité est là , sans maquillage ni kimonos blancs . Absente , la beauté funèbre du No , absente la rigueur hautaine du cinéma . Aucun texte de Mishima , aucune photo , aucun film ( son film Patriotisme le montrait mimant un seppuku ) n ’ ont de liens avec la brutalité de sa fin de vie . Rien qui n ' y ait à y voir .
Les deux têtes , celle de Mishima Yukio et celle de Tatenokai Masakatsu Morita ( son aide de camp -kaishakunin- et probablement son amant qui s ' est tué avec lui ), ne nous en apprennent pas plus que ne le font les délires morbides qui ont été brodés autour de la mort d ' Oscar Wilde , hormis le ressassement du très humain voyeurisme qui confond le spectacle de la finitude des
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