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Rue des Beaux-Arts n ° 74 – Janvier / Février / Mars 2021
sa beauté indestructible qu ’ il aime , comme s ’ il pouvait dérober , chez lui , une étincelle de jeunesse éternelle ?
Et si Lord Harry était seulement un homme désespéré qui sent que la vie lui échappe et qu ’ il glisse vers une vieillesse inéluctable ? Et si Dorian , avec sa beauté impérissable était son dernier espoir ? Car il y a toujours , chez Wilde , cachée sous la légèreté des mots , une dimension tragique . Pour qui sait entendre , il y vibre obstinément une note obscure , et ses dandys , quels qu ’ ils soient , ne sont peut-être pas aussi superficiels qu ’ on pourrait le croire . Il y a chez eux , comme chez Wilde , des secrets bien gardés qu ’ il reste encore à découvrir .
Danielle Guérin-Rose
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