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Rue des Beaux-Arts n ° 74 – Janvier / Février / Mars 2021
Oscar vient de terminer ses études et il est désargenté , n ’ a que peu de relations sociales , tandis que son ami reçoit une pension généreuse de son père , à laquelle s ’ ajoutent les royalties de ses peintures . Les dames les plus chics , les plus influentes viennent lui commander des portraits .
Lillie Langtry par George Frank Miles ( 1884 )
Mais Wilde , qui brille par son éloquence , et possède l ’ art de se faire remarquer , sait tirer le meilleur parti des relations mondaines de son ami . Miles présente Wilde à la belle Lillie Langtry dont il fait le portrait , et qui va devenir une actrice célèbre et la maîtresse du Prince de Galles , mais aussi l ’ amie et le flirt de Wilde . C ’ est à Thames House que la grande Sarah Bernhardt vient aposer sa signature sur les lambris blancs du salon , et Wilde ne manque pas de faire son miel de toutes ces prestigieuses connaissances , remplissant peu à peu son carnet d ’ adresses . L ’ association semblait donc parfaitement fonctionner , mais tout finit par se gâter quand Wilde publia ses « Poèmes » à compte d ’ auteur et que le révérend Miles les lut . Leur contenu le scandalisa ( surtout celui de Charmides avec ses accouplements contre-nature ). Il les jugea d ’ une insupportable perversité et s ’ empressa d ’ écrire une lettre à Wilde où il lui demandait « une séparation provisoire » d ’ avec
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