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Rue des Beaux-Arts n ° 74 – Janvier / Février / Mars 2021
Oscar Wilde écrira dans le De Profundis que the Decay of Lying a été écrit alors qu ' il était encore dans l ’ énergie de ses discussions avec Robert Ross .
La forme dialoguée , en plus de sa référence platonicienne , reprenait sans doute un peu de la spontanéité de leurs échanges mais les idées que Wilde y développait étaient surtout l ’ aboutissement d ’ une longue réflexion , initiée peut-être dès le moment de sa tournée américaine .
Le faux départ vers le Japon s ' est avéré une expérience qui a compté dans le processus de transfert radical de l ’ imaginaire créatif sur la réalité brute .
L ’ illisible réalité , comme la définissait Marguerite Duras , qui ne peut exister qu ' à travers le filtre des mots ou la stylisation des images . -Entre le monde et moi , il y a toujours un brouillard de mots- confiait-il à Conan Doyle .
Les mots et leur agencement qui seuls peuvent rendre intelligible et cohérent le chaos où vivre nous plonge .
La tradition dit que pour devenir japonais , il faut être capable de méditer devant un caillou jusqu ’ à le voir grandir . 
 Wilde en méditant devant les dessins d ’ Hokusai ou d ’ Hokkei fit un meilleur choix .
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